Jenny Webster et Robin Emery se sont rencontrés lors d’un festival de musique. Il aperçoit la chanteuse sur scène, elle repère le grand brun dans le public. Ils tombent amoureux et décident de s’installer ensemble… dans un camping-car. Une vie en mouvement perpétuel ponctuée de haltes de quelques jours au gré de leurs envies et de leurs projets. «Jamais d’allers-retours, Robin a horreur de ça. On fait des boucles pour ne pas avoir à emprunter le même itinéraire.»
Le presque trentenaire a pris goût au nomadisme lors de ses voyages en Asie à la fin de ses études de linguistique et de psychologie sociale. «Je me suis rendu compte que j’étais plus à l’aise en mouvement, avec pour seule maison mon sac à dos. Chez moi, c’est là où je suis, ce sont les moments que je partage, l’instant présent.» Il achète Ilya, le camping-car, fin 2020 et propose à sa compagne d’emménager avec lui. «Je n’ai pas hésité. La vie, c’est le mouvement. Adopter ce mode de vie permet de se débarrasser du superflu et de faire peau neuve», assure la chanteuse.
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Au plus fort de la pandémie et des mesures de semi-confinement, un collègue de Jenny leur propose d’animer la branche romande d’une radio alternative créée pour maintenir le lien entre amateurs de musique spirituelle. Radio Rhizome voit le jour à bord d’Ilya, qui se mue en studio mobile. On y parle économie locale, astrologie, permaculture, nutrition, éducation consciente, avec une multitude d’intervenants dans toute la Suisse. «On cherche à créer des connexions et à montrer qu’on fait des choses magnifiques, ici. Qu’il n’est pas nécessaire d’aller à l’autre bout du monde. On souhaite promouvoir des connaissances et des savoir-faire locaux, car beaucoup se perdent», déplore la quadragénaire.
«La liberté, c’est de pouvoir choisir ses contraintes»
Comment fait-on pour travailler et vivre à deux dans 6 m2? «On a dû s’adapter, surtout avec la météo pourrie de cette année. J’ai acheté un petit van, ainsi chacun se sent libre de poursuivre ses propres activités. C’est comme avoir un 2 pièces modulable et mobile!» s’exclame celle qui anime régulièrement des cercles de chant.
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Un retour à une vie plus sédentaire a-t-il été envisagé par le couple? «Non, répond Robin. J’ai choisi de vivre dans un endroit plus petit, de ne pas avoir d’eau chaude, de wi-fi, de loyer à payer. Je suis employé agricole dans le domaine de mon frère, j’y travaille en fonction de ses besoins. C’est un peu notre camp de base et l’occasion de prendre une douche chaude et de faire des lessives. La liberté, pour moi, c’est de choisir ses contraintes», assure le Vaudois. Pas de retour en arrière possible pour Jenny non plus: «La routine éteignait mon âme. J’avais un bon salaire en tant qu’assistante de direction, un toit sur ma tête et pourtant je n’étais pas heureuse. Aujourd’hui, je gagne moins, mais je suis contente de me réveiller chaque matin en sachant que je vais faire des activités qui m’animent.»
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