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Cinéma

Monseigneur Morerod: «Notre-Dame fait partie de nous-mêmes»

Monseigneur Morerod, évêque de Fribourg, Lausanne et Genève, a rencontré Jean-Jacques Annaud et réagit au film «Notre-Dame brûle». Le comédien Samuel Labarthe, général Gontier dans le film, a également donné ses impressions. 

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«Notre-Dame brûle»

De gauche à droite: Monseigneur Morerod, venu assister à l’avant-première de Lausanne, Jean-Jacques Annaud et Samuel Labarthe, qui joue le général Gontier.

GABRIEL MONNET

Monseigneur Morerod, évêque de Fribourg, Lausanne et Genève, a rencontré Jean-Jacques Annaud et réagit au film.

- A quel genre de film vous attendiez-vous?
- Monseigneur Morerod:
A un documentaire, ce qui n’est pas du tout le cas. Je pensais aussi que cela allait être un module bref, or je suis resté en haleine du début à la fin, et le film dure presque deux heures.

- Comment avez-vous trouvé le film?
- Magnifique et émouvant, justement parce qu’on y voit très bien le côté humain. Que cela soit au niveau de la réaction des pompiers, bien évidemment, mais aussi de celle de toutes sortes de personnages qui gravitent autour de Notre-Dame dans le film. J’y suis très sensible, car lorsqu’on rénove une église ancienne ou que l’on en consacre une nouvelle, comme je l’ai fait il y a quelques jours à Gland, je vois l’attachement des gens à cet endroit où ils ne viennent que très peu habituellement. Mais ce bâtiment religieux, quel qu’il soit, est finalement une partie d’eux-mêmes.

- Qu’est-ce qui vous a le plus ému?
- Les pompiers qui risquent leur vie. On voit un grand esprit de solidarité parmi eux. Je suis aussi toujours ému lorsque je vois des gens qui sont prêts à risquer leur vie pour sauver les autres. Je les admire même s’ils ne sont pas tous objets de reconnaissance.


Celui qui incarne le général Gontier dans «Notre-Dame brûle», le comédien Samuel Labarthe, était aussi présent. Impressions.

- En quoi «Notre-Dame brûle» est-il différent des films dans lesquels vous avez tourné?
- Tout était différent, car ce n’est ni un documentaire, ni une docufiction, ni une fiction, même si cela reprend heure par heure ce qui s’est passé à Notre-Dame. De plus, les deux rôles principaux étaient attribués au feu et au bâtiment.

- Qui sont les pompiers pour vous?
- Des gens humbles et simples qui n’ont pas du tout le sens de l’héroïsme. Ils étaient tout étonnés qu’on les applaudisse quand ils ont réussi à éteindre l’incendie de Notre-Dame. J’admire ce genre d’individus qui sont formés pour garder leur sang-froid, protéger leurs hommes et sauver des vies. Ils ont une implication et un sens du devoir hors norme.

- Qu’évoquait pour vous Notre-Dame?
- C’est notre patrimoine à tous. Un édifice qui a vu passer tellement d’hommes, de rois, c’est l’histoire avec un grand H qui, au cours des siècles, a résisté aux guerres, aux massacres, à la Révolution française, et qui en plus de ça est le produit d’un savoir-faire qui n’existe plus. De la voir partir en fumée à notre époque qui est censée être technolo-giquement avancée, c’est bouleversant, sidérant et cela nous a rappelé qu’il n’y avait pas que Notre-Dame en feu mais aussi notre planète et que l’on devait réagir.

Par Laurence Desbordes publié le 14 mars 2022 - 08:32