Bienvenue au Pra Roman, un petit hameau qui culmine à 852 mètres d’altitude, situé entre les communes de Vers-chez-les-Blanc et du Chalet-à-Gobet (VD). L’écoquartier se compose de 12 bâtiments comptant 88 logements, regroupés en 4 îlots autour d’une place centrale avec une épicerie de produits bios en vrac, un cabinet de physiothérapie, une école libre et un centre d’accueil temporaire pour personnes âgées.
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«Je suis très attachée à l’idée du collectif et du partage»
Les premiers habitants ont emménagé fin janvier 2020. Ils sont aujourd’hui 150 adultes et environ 80 enfants. Des couples, des célibataires, des seniors et des familles aux profils variés mais indéniablement bobos. «C’est vrai qu’il y a une surreprésentation des professions artistiques et du social. Nous sommes sans doute une tranche de la population qui a un intérêt marqué pour des engagements sociaux et environnementaux», résume Loan Ngyuen, photographe de 44 ans. Qu’est-ce qui a poussé cette «citadine acharnée» à venir s’installer en février 2020 sur les hauts de Lausanne avec son compagnon et leurs enfants? «Je suis très attachée à l’idée du collectif et du partage. J’aime avoir des voisins que je connais et faire des activités avec eux. Vivre chacun de son côté, avec son aspirateur, son mixeur, son appareil à raclette ne m’a jamais convenu. Ici, nous ne vivons pas en communauté mais en collectif et ça fait toute la différence.»
Ce sont ces idées de collectif et de solidarité intergénérationnelle qu’est venue chercher Danielle Coleman, 74 ans, en troquant son 5 pièces lausannois contre un appartement plus modeste au Pra Roman. Un changement de vie drastique, comme le confie cette infirmière à la retraite: «C’était l’occasion d’expérimenter quelque chose de nouveau pour moi qui avais toujours vécu de façon conventionnelle. J’avais envie de m’intégrer dans un projet qui place en son centre des valeurs comme l’entraide, le partage et le développement durable. Je me suis dit que mon expérience de vie pouvait être utile. J’ai envie de vivre et non d’attendre la mort.»
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Emmanuelle Lüthi, 32 ans et collaboratrice scientifique en médecine de famille, a rejoint le Pra Roman avec son compagnon en juillet 2020. Une décision mûrement réfléchie en adéquation avec les valeurs et les aspirations du couple. «Je suis sensible à l’idée que notre loyer et l’argent investi via les parts sociales servent à développer d’autres projets et non qu’ils dorment sur un compte en banque et soient utilisés pour des choses qui ne sont pas en lien avec nos valeurs. Je suis aussi venue ici pour me «challenger». Suis-je capable de fonctionner en association avec d’autres personnes? Pour l’instant, je suis contente, je me suis bien intégrée. On est en contact, on se prête des choses, la notion de propriété s’efface, il y a beaucoup de générosité et d’entraide.»
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