Non, ce n’est pas de la science-fiction ou le synopsis de la série dystopique Black Mirror mais bien le projet numérique de Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook – dont l’entreprise mère a été rebaptisée Meta – et d’autres grands groupes actifs dans l’univers des jeux vidéo et de la réalité augmentée. Ils misent sur la création de mondes virtuels fictifs, des méta-univers dans lesquels on s'immerge sous la forme d’avatars. Même les gouvernements comme la Chine s’y intéressent: le marché de cette nouvelle technologie serait estimé à 800 milliards d’ici à 2024. Voilà le sujet de conversation suprême qui va occuper de nombreuses bouches en 2022!
Ces environnements numériques seront conçus pour travailler à distance, voyager, se divertir, voir un concert ou se retrouver avec sa famille répartie aux quatre coins du monde. Et dans ces inventions pixélisées, place aux méta-humains pensés pour vivre une existence parallèle à la nôtre. Les start-up s’agitent d’ailleurs pour créer des expressions faciales les plus réalistes possible. Ce qui interpelle, c’est que, avec le futur d’internet, on tend vers une cybersociété qui ressemble étrangement à notre réalité actuelle alors que le système montre pourtant ses limites: consumérisme, bonjour! Les entreprises de luxe ont déjà flairé le filon: elles aimeraient habiller nos avatars avec leurs marques qu’elles vendent en NFT (sujet de conversation numéro 7 dans le texte principal). Le marché de l’immobilier s’emballe aussi.
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Face à tant d’effervescence, des voix s’élèvent pour dénoncer l’impact écologique de telles créations numériques qui visent à attirer 1 milliard d’utilisateurs d’ici à 2030. Pour des activistes comme le Belge Lino Paoletti, délégué ONU pour la biodiversité au Forum des jeunes, les objectifs climatiques pour sauver la planète ne seront jamais atteints avec l’instauration de ces mondes numériques énergivores.
Et qu’en est-il de la protection des données? Certains parlent de collectes augmentées face au raz-de-marée de datas amassées via les différents outils utilisés pour donner vie à ces réalités virtuelles. Alors que la question de la surveillance et de la publicité ciblée est déjà fortement débattue avec les réseaux sociaux, l'avènement des métavers l’enflamme davantage encore.