1. Est-ce que je suis «woke»?
Etre woke, en anglais, signifie être «éveillé», conscient des injustices socioéconomiques qui touchent certaines communautés discriminées, que ce soit par leur choix religieux, leur orientation sexuelle ou leur origine ethnique. Cette idéologie est souvent associée à la génération Z, les jeunes nés entre 1997 et 2010, mais, dernièrement, le «wokisme» est un concept qui a été utilisé à tort et à travers. Il a notamment enflammé le débat politique chez nos voisins français alors que 86% d’entre eux ne connaissaient pas ce terme, selon une étude de Fondapol, une fondation pour l’innovation politique. En octobre dernier, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, a lancé un think tank pour lutter contre «la culture du wokisme», qu’il juge à l’opposé des valeurs de la République. En réaction, la journaliste et réalisatrice Rokhaya Diallo dénonce une utilisation à outrance du mot woke, qui tente de disqualifier les mouvements sociaux autour du féminisme, de l'écologie et de l’antiracisme. En Suisse, des actions ont été organisées en 2021 sous la bannière du mouvement woke pour dénoncer les mécanismes du patriarcat ou du racisme systémique alors que, en face, certains craignent l’apogée des interdits, ce qu’on appelle aussi la «cancel culture.»
2. Dans quelles cryptomonnaies faut-il investir?
Après le bitcoin et l’ethereum, place au dogecoin, qui a déjà rendu de nombreux acheteurs millionnaires en 2021! Malgré ses fluctuations qui inquiètent parfois les marchés, il reste l’une des cryptomonnaies les plus performantes, avec un volume de transactions quotidien moyen de 1,87 milliard de dollars. Selon les sites spécialisés, le dogecoin, propulsé par un tweet du magnat Elon Musk (SpaceX, Tesla), possède une croissance de 9608%. Mais rien n’est sûr pour 2022. Pour plus de stabilité, il est davantage conseillé d’investir dans le tether, une cryptomonnaie plus stable qui fluctue toujours à la valeur du dollar. Ce n’est qu’un avis parmi des milliers, puisque chaque plateforme spécule à propos de la future star monétaire sur laquelle il faut placer son argent. Et pour celles et ceux qui ont déjà le vertige, une deuxième édition du livre «Le bitcoin et les cryptomonnaies pour les nuls» vient de sortir pour se mettre à jour!
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3. Le holà sur l’expérimentation animale?
Peut-on remplacer les méthodes actuelles de tests scientifiques par des moyens alternatifs jugés plus éthiques? Le comité de l’initiative «Oui à l’interdiction sur l’expérimentation animale» en est persuadé. La population suisse votera le 13 février 2022. Mais, pour rappel, sans essais sur les animaux, un vaccin comme celui contre le Covid-19 n’aurait jamais vu le jour. Le Fonds national suisse rejette fermement ce projet qui entrave les progrès médicaux, touchant lourdement la recherche clinique. Autre crainte dans le milieu, la délocalisation des laboratoires si la votation passe. Aujourd’hui, ni le Conseil fédéral, ni le Conseil des Etats ne préconisent de voter oui. Il est rappelé que la législation suisse est l’une des plus strictes du monde en matière d’expérimentation animale: une expérience avec des animaux n’est autorisée que si les résultats ne peuvent pas être obtenus autrement, lit-on.
4. «Game over» pour les fumeurs
La lutte généralisée contre le tabagisme s’intensifie en Europe. Si on regarde autour de nous, la Belgique a prévu d’augmenter le prix des paquets de cigarettes jusqu’en 2024 en tout cas. L’Espagne compte mettre fin à son eldorado de clopes moins chères pour s’harmoniser avec les tarifs voisins. L’Allemagne ordonne une taxation sur le vapotage à la mi-2022. Et ce ne sont que quelques exemples. Chez nous, en février 2022, on votera sur la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac. Le Conseil fédéral préconise le non, car il juge l’initiative populaire trop inflexible, mais le collectif Enfants sans tabac insiste sur les méfaits du marketing notamment chez les adolescents, études à l’appui. En 2017, en Suisse, la proportion de fumeurs atteignait 31,7% chez les 15-24 ans. Comme effet dissuasif, l’Association suisse pour la prévention du tabagisme souhaiterait doubler le prix des paquets de cigarettes, jusqu’à 14 francs en moyenne. Les plus bas sont aujourd’hui à 5 fr. 50, 8 fr. 50 pour certaines marques. Pour l’association, l’incitation financière reste efficace pour lutter contre cette addiction, qui coûte la vie à 9500 personnes par année.
5. T’as encore du cash?
Bienvenue dans un nouveau monde où l’argent comptant risque de finir au musée. Phénomène accéléré par la pandémie, les paiements sont de plus en plus digitalisés, via le mobile et le sans-contact. Les banques centrales planchent toutes sur la réalisation de leur propre monnaie numérique, une méthode qui devrait remplacer petit à petit les billets. La Chine, premier pays à avoir introduit de l’argent comptant sous la dynastie Tang en l'an 600, vient de lancer le yuan numérique. La Suisse, de son côté, teste des paiements numériques facilités avec ses pays voisins, mais n’annonce pas encore l’arrivée d’un franc numérique. La fin du cash inquiète certains face à l'intensification du contrôle et à la traçabilité. Les paiements via l’e-banking et le smartphone laissent irrémédiablement des traces.
6. Les transplantations homme-animal, ce n’est plus de la science-fiction
C’est une véritable avancée dans la recherche médicale qui a eu lieu en octobre dernier aux Etats-Unis. Un rein de cochon génétiquement modifié – pour éviter le rejet direct de l’organe par le receveur dû à un type de sucre présent dans l’organisme de l’animal – a été transplanté avec succès pour la première fois sur un homme. Il a fonctionné pendant plusieurs jours! L’expérience a ensuite pris fin, car le patient cobaye, en état de mort cérébrale, a été débranché. Beaucoup de mystères demeurent encore sur la longévité de la transplantation, mais les signaux sont positifs pour Robert Montgomery, directeur de l’Institut de transplantation Langone, à New York, dont l’exploit réalisé est une première mondiale. Face à la pénurie des dons d'organes – en Suisse, la liste d’attente de Swisstransplant comptait plus de 1400 personnes en 2020 –, c’est une petite lueur d’espoir. Mais cette avancée soulève également de nombreuses questions éthiques.
7. J’ai acheté un NFT
2021 a marqué l’engouement du grand public autour des NFT, les jetons non fongibles en français. Vous savez, ce sont des biens numériques (jeux vidéo, clips, photos, GIF, tweets) qui ne peuvent pas être échangés contre quelque chose de valeur égale. En faisant l’acquisition d’une œuvre, on garde la propriété exclusive de l’actif numérique. Impossible de dupliquer à l’infini l’image ou le contenu, comme c’est si souvent le cas sur internet. De quoi intéresser les collectionneurs à la recherche d’un élément rare. Une création de l’artiste américain Beeple a été vendue 69,3 millions de dollars alors que le premier tweet du cofondateur de Twitter, Jack Dorsey, est parti pour 2,9 millions de dollars. La plupart des achats ne sont pas aussi faramineux et sont effectués sous la barre des 10 000 dollars. A noter que ces objets numériques ne se commercialisent qu’avec des cryptomonnaies (sujet de discussion numéro 2).
Les NFT, la technologie au service de l'art
8. Bureau, je t’aime moi non plus
Avec la pandémie, le télétravail a fait ses preuves dans les entreprises. En 2022, jongler entre son poste au bureau et la maison devient une évidence. Le modèle hybride s’impose. Une personne sur deux l’exigerait, selon une étude menée en 2021 en Suisse, en Allemagne et en Autriche dans le milieu des ressources humaines. Mais est-ce que cela annonce la fin des open spaces qui grouillent de gens? Et, surtout, les derniers jours des places personnelles avec photos de famille et gadgets souvenirs? De nombreux employeurs réfléchissent à réduire les coûts liés à la location des espaces et optent pour des places «volantes», à l’image du coworking.
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En 2020, la part de travailleurs suisses pratiquant le télétravail a atteint une moyenne de 34,1%, contre près d’un quart en 2019. Et quid pour 2022? Attention cependant à penser aux impacts du télétravail dans la gestion quotidienne pour qu’il fonctionne de manière effective: réflexions à mener sur la participation aux coûts (connexion internet à la maison, utilisation d’outils informatiques, etc.) et le maintien de l’équilibre mental entre vie privée et vie professionnelle. Quant aux rencontres amoureuses, qui jusqu’alors se créaient parfois à la machine à café (en 2017, 11% des couples en Grande-Bretagne), il va falloir se faire une raison et tester la multitude d’applications de dating disponibles…
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