Il n’y a pas si longtemps, le christianisme imprégnait tous les aspects de la vie dans ce pays. Protestant ou catholique, il était omniprésent du berceau jusqu’à la tombe. A Zurich la zwinglienne comme à Fribourg la Rome du Nord, l’Eglise et l’Etat réglaient la vie des gens par des rites, lois et conventions. Mais c’est désormais de l’histoire ancienne. L’Etat et l’Eglise cultivent aujourd’hui une aimable distance et les Eglises cherchent des ouailles plus que les ouailles cherchent des Eglises.
Dimanche, nous célébrons le Jeûne fédéral. Une journée consacrée à la prière organisée par l’Etat? Pour beaucoup, c’est une vieille lune, pour d’autres, une affaire parfaitement privée. Nous avons voulu en savoir plus. «L’illustré» et la «Schweizer Illustrierte» ont contacté l’Eglise évangélique réformée de Suisse et la Conférence centrale catholique romaine de Suisse pour leur demander si elles participeraient aux niveaux idéal, personnel et financier à une expérience œcuménico-journalistique inédite, un supplément spécial réalisé en commun sur un des plus grands tabous de notre temps: où en est-on de la religion? A quoi sert l’Eglise? Où est ce Dieu que la Constitution fédérale cite en préambule? A notre grande joie, les Eglises ont répondu oui à un dialogue avec nos lectrices et lecteurs. Dieu les bénisse!
Il en résulte un dossier où la foi et le doute sont tous deux permis. Quand nous chantons le Cantique suisse, nous témoignons sans cesse de notre foi en Dieu. Ne devrions-nous pas saisir l’occasion du Jeûne fédéral pour y réfléchir?
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