- Sur quoi repose le projet de muséothérapie proposé aux HUG?
- Dr Frédéric Sittarame: Ce programme est une collaboration entre le musée et les soignants, qui permet aux patients en réadaptation cardiovasculaire de sortir du cadre des soins classiques en associant visites guidées et ateliers artistiques (dessin, théâtre, musique et prochainement danse et céramique). Ce projet est inspiré de ce qui se fait depuis longtemps dans d’autres pays et qui propose de prendre en compte le patient dans son ensemble, dans sa participation globale à la vie, y compris aux activités culturelles et artistiques. C’est une approche qui diffère de l’art-thérapie au sens large, dans la mesure où on ajoute une immersion artistique ou culturelle à un temps créatif sans objectif précis, reposant sur la relation empathique avec les objets, développant une forte introspection et l’émergence d’une curiosité pour soi.
- Quels sont les bénéfices observés?
- Pour ce programme développé aux HUG, nous manquons encore de données, mais nous avons constaté que les patients ayant participé à ces visites en ressortent avec un sentiment de soulagement incontestable et une envie de prendre soin de leur santé. Cette immersion permet de travailler sur leurs propres valeurs, leur vécu, et les représentations de ce qu’ils sont en tant que patients, mais aussi individus.
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- Vous aimeriez développer ce projet dans d’autres services?
- Ce projet pilote en cardiologie nous permettra de savoir comment nous pouvons l’ouvrir à d’autres unités, d’autres types de situations de soins… Nous réfléchissons notamment à la mise en place d’un «passeport culturel» gratuit, pour les maladies chroniques comme le cancer ou le diabète. Beaucoup de soignants sont intéressés par cette approche, et je suis partisan du développement d’une formation culturelle pour une meilleure intégration de l’art dans les soins.