La Suisse a connu une situation exceptionnelle à des degrés divers ces deux dernières années, mais le commerce de détail est resté ouvert et ses milliers d’employés ont garanti un approvisionnement de base à la population. «La durée de la pandémie a clairement représenté l’un des principaux facteurs de stress pour notre personnel», constate Dunja Freise. «Nos collaborateurs étaient en première ligne, portaient un masque et devaient supporter la pression.» Dunja Freise est responsable de la gestion de la santé en entreprise (GSE) chez Lidl Suisse. Ces deux dernières années, la santé a joué un rôle essentiel: «Dès le début de la pandémie, nous avons mis en place une hot-line à l’attention de notre personnel», indique-t-elle. Les collaborateurs des bureaux et des domaines moins exposés ont également apporté leur soutien au personnel de vente. Selon la spécialiste, les cadres jouent un rôle essentiel pour l’esprit d’équipe et pour que tout le monde tire à la même corde.
Avec Dunja Freise à la tête de sa GSE, Lidl a passé avec succès l’évaluation «Friendly Work Space» de Promotion Santé Suisse en 2021. En interne, les réactions sont positives: «Le label est très bien accueilli et nos collaborateurs le postent avec fierté sur les réseaux sociaux», témoigne Stefan Kellenberger, Head of Learning and Development.
Il explique que Lidl a décidé de se soumettre à l’évaluation pour savoir si ses mesures valaient celles de la concurrence. «Chez Lidl, nous nous préoccupons de GSE depuis cinq à six ans déjà», continue-t-il. De nombreuses mesures à différents niveaux ont déjà été prises pour les collaborateurs; les responsables n’étaient cependant pas sûrs de vouloir sauter le pas: «le label "Friendly Work Space" représente un certain travail», souligne Stefan Kellenberger. Mais le besoin d’un contrôle systématique des offres en la matière a pris le dessus.
Ce processus a été le premier grand projet de Dunja Freise. Et elle a réussi. Pour Stefan Kellenberger, l’évaluation a montré à l’entreprise qu’elle était sur la bonne voie, mais qu’elle devait encore améliorer certains aspects.
Le label «Friendly Work Space» définit le standard de qualité suisse pour la gestion de la santé en entreprise (GSE) mise en œuvre de manière systématique, avec le soutien du Secrétariat d’État à l’économie (Seco) et de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). La certification est délivrée par la fondation Promotion Santé Suisse, soutenue par les cantons et les assureurs et disposant d’un mandat légal. «En raison de son effet préventif et des mesures menant à une réintégration rapide des employés, une gestion de la santé en entreprise mise en œuvre de manière systématique est rentable pour l’entreprise. La GSE et le label "Friendly Work Space" en particulier exercent un effet d’attraction sur les chercheurs d’emploi, ce qui constitue un avantage pour les entreprises en phase de recrutement. Avec Apprentice, Promotion Santé Suisse propose aux responsables de la formation professionnelle une offre visant à renforcer la santé psychique des apprentis», explique Thomas Brändli, chef de projet communication GSE.
Le label «Friendly Work Space», un avantage
Le label «Friendly Work Space» vient récompenser les entreprises qui appliquent systématiquement la GSE et se soucient donc de conditions de travail propices à la santé. Un aspect qui ne saurait être ignoré dans une entreprise comptant plus de 4500 collaborateurs répartis sur 160 filiales dans tout le pays. «C’est exactement là que réside la difficulté: ne laisser personne de côté. Que ce soit dans les filiales, dans les bureaux ou au niveau de l’exploitation», témoigne Madame Freise. Selon elle, cela donne cependant la possibilité à chacun de s’impliquer. Outre les sondages réguliers du personnel, les mesures de GSE comprennent des cercles de santé ou la plateforme «My Idea», qui permet à l’ensemble du personnel de soumettre des idées et des propositions.
Même pendant la pandémie, alors que la situation était difficile, les offres ont été maintenues. Les campagnes de prévention ont eu lieu par voie numérique. Les offres de type «semaines vitaminées», lors desquelles des fruits sont offerts, sont aisément réalisables par ce biais. Et un cockpit qui rassemble les chiffres clés déterminants permet de mesurer l’efficacité des mesures de GSE. «Nous nous servons de données telles que le taux de maladie, les fluctuations ou la satisfaction du personnel», explique la spécialiste.
Stefan Kellenberger admet que le label présente un autre avantage: «Pour nous, le label correspond à notre image globale d’employeur attrayant. Il montre que nous offrons non seulement de bonnes conditions d’emploi, mais aussi des avantages supplémentaires tels que la promotion de la santé et que nous n’avons de cesse de progresser dans ce domaine.» Selon lui, les entreprises doivent se montrer attrayantes à plus d’un égard. Sur un marché du travail tendu, un tel label peut représenter un plus lors du recrutement. «La fluctuation et les absences pour cause de maladie sont des données essentielles. C’est pour ainsi dire de l’argent comptant et l’une des raisons pour lesquelles nous pratiquons la GSE.» L’objectif recherché? Que les collaborateurs se sentent bien entourés et restent fidèles à leur employeur.
Investir dans la formation, c’est investir dans l’avenir
Lidl souhaite également que ses apprentis lui restent fidèles à long terme. «Nous accordons une grande importance à la formation professionnelle», affirme Stefan Kellenberger. Dans sa fonction de Head of Learning, il est également à la tête de la formation professionnelle du détaillant. Il souligne que la qualité prime et qu’il est essentiel d’offrir un suivi optimal aux apprentis pendant toute leur formation. Outre une semaine d’initiation et des cours de connaissances internes à la branche, des séminaires allant au-delà des thèmes spécialisés sont proposés. On y traite de questions spécifiques au passage de l’école à la vie professionnelle. Par exemple: «Comment gérer mon salaire?» «Comment obtenir un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle?»
L’objectif consiste à former les dirigeants de demain et de convaincre les jeunes de rester chez Lidl après leur formation, continue le spécialiste. L’exemple de Michelle Helmel, qui a suivi sa formation chez Lidl Suisse et qui, à 22 ans, est déjà responsable de filiale à Herisau montre que ces efforts portent leurs fruits (voir la vidéo ci-après). Stefan Kellenberger n’est pas peu fier: «Notre taux d’embauche dépasse les 85%.» Il précise que Lidl ne cherche pas à former le plus d’apprentis possibles puis à les envoyer sur le marché du travail, mais à former des jeunes «que nous gardons».