Comment la crise du coronavirus vous a-t-elle personnellement touché?
Avec ma famille, nous avons quitté le Moyen-Orient et sommes revenus en Suisse quelques jours avant le premier semi-confinement. Nous venions à peine de prendre possession de notre nouveau logement et il nous manquait une multitude d’ustensiles du quotidien, comme des outils ou des produits d’entretien. Nous nous sommes ainsi retrouvés dans l’obligation de commander un grand nombre d’objets en ligne, une tâche qui ne s’est pas révélée aussi aisée que nous l’avions pensé. Dans de tels moments, on se rend compte de l’importance du commerce de proximité. Nos enfants ont particulièrement souffert, car il leur était difficile dans cette situation de nouer des amitiés dans leur nouvel environnement.
Nous nous sommes tous rendu compte à un moment ou à un autre que cette crise ne disparaîtrait pas d’elle-même. Quand cet instant s’est-il produit pour vous?
Mon caractère ne m’incite pas à attendre que les problèmes se résolvent d’euxmêmes. Je suis convaincu qu’il importe d’être en permanence sur la brèche et de se montrer proactif, que l’on soit ou non en situation de crise.
Comment assurez-vous les prestations de votre entreprise au cours de cette période?
Fondamentalement, la communication revêt une signification encore plus grande pendant une situation de crise. Il convient de s’assurer que tous nos collaborateurs reçoivent les mêmes informations et ne se sentent pas mis à l’écart en raison du télétravail. Il est nécessaire d’agir de façon rapide et innovante. Je suis très exigeant avec moi-même et je tiens à rester disponible à tout instant afin d’aplanir de manière simple et non bureaucratique les difficultés que rencontrent nos collaborateurs ou nos concessionnaires.
Et qu’en est-il du contact avec les clients?
Au cours du premier semi-confinement, nous avons rapidement installé une fonction de chat sur notre site internet. La plupart des partenaires Opel ont de surcroît intégré à leur offre diverses prestations sans contact, à l’instar de courses d’essai @home, de services de livraison et de retrait, de la remise d’une nouvelle voiture à domicile ainsi que des conseils et d’échanges interactifs par visioconférence.
Quelles offres avez-vous élaborées?
Au cours de l’hiver, nous avons lancé notre nouvelle campagne de leasing. Dans les circonstances actuelles, de nombreuses personnes hésitent à conclure des engagements financiers à long terme. Nous avons donc résolu de nous concentrer encore plus fortement sur le domaine du leasing – également pour les petits budgets – et d’accompagner ces promotions de la prime buy & collect. Nous n’avons aucunement l’intention de faire miroiter à notre clientèle des avantages illusoires, mais souhaitons lui proposer des offres concrètes qui répondent à ses besoins. Le taux d’intérêt varie entre 0,9 et 1,9%, avec une assurance qui couvre les défaillances inopinées. Ce dispositif qui garantit le versement des mensualités intervient en cas de chômage et/ou de perte de gain.
Quelle est l’importance du secteur automobile en ces temps incertains?
La branche automobile continue de revêtir une importance systémique. Sans nos véhicules utilitaires, le commerce en ligne n’existerait pas, les villes ne seraient pas suffisamment ravitaillées et les vaccins ne seraient pas non plus livrés dans les centres de vaccination. En outre, il est évident que les risques de contagion sont nettement plus élevés dans les transports publics que dans une voiture individuelle, sans oublier les nombreuses places de travail offertes par ce secteur.
Vous avez repris il y a une année la direction de la société d’importation Opel AO Automobiles Suisse SA. Quel bilan tirez-vous après cette première année?
Opel a connu des années agitées et, comme tous les constructeurs, nous avons subi les effets de la pandémie de covid. Malheureusement, les turbulences des dernières années ont exercé une influence négative sur notre image de marque et, en conséquence, sur nos ventes. Je constate qu’Opel est largement sous-estimée et je l’affirme d’autant plus volontiers que j’ai roulé en Mercedes pendant une vingtaine d’années. Nous disposons d’excellents produits, à la qualité remarquable et au design très moderne, ainsi que le démontre le nouveau Opel Mokka. Le conformisme et l’uniformité appartiennent désormais au passé.
Le changement est-il donc à l’ordre du jour?
Absolument. Hormis l’évolution positive de la marque, nous sommes parfaitement prêts en Suisse à construire l’avenir. Grâce à la reprise des activités d’importation par le groupe Emil Frey à la fin de 2019, notre PME est en mesure de répondre de manière plus souple aux besoins et aux spécificités du marché suisse. Nous avons l’intention de surprendre les automobilistes avec un design cool, la qualité de nos prestations et de nos produits, sans arrogance ni prix surfaits.
Qu’attendez-vous avec impatience en 2021?
En premier lieu, je me félicite naturellement de nos nouveautés, à l’image du Grandland, de l’Astra et de nos nombreux modèles électriques, également dans le domaine des véhicules utilitaires. D’ici à la fin de 2021, nous proposerons toute notre gamme, à l’exception de l’Insignia et du Crossland, dans une motorisation entièrement ou partiellement électrique afin que nos clients bénéficient d’une flexibilité maximale. Je suis aussi très impatient de recevoir notre nouveau Opel Mokka, à la ligne inédite. C’est une automobile qui possède une forte charge émotionnelle et elle pose des jalons pour l’avenir. A titre personnel, je suis convaincu que nous pourrons de nouveau nous réunir entre amis sur une terrasse de restaurant l’été prochain. Ces moments de partage me manquent énormément.