Lorsqu’on examine le monde de l’édition, on s’aperçoit qu’il y a de plus en plus d’auteurs. La plupart de leurs livres sont édités à quelques centaines d’exemplaires et leur notoriété se limite à un cercle très restreint. Mais il y a aussi ceux qui réussissent à plaire à un large public. En Suisse romande, ils sont très peu nombreux. Marc Voltenauer, avec plus d’un million de lecteurs à son compteur, est un des rares auteurs romands à vivre de sa plume.
Son cinquième roman policier, une nouvelle enquête de l’inspecteur Auer, vient de sortir aux Editions Slatkine & Cie. Cendres ardentes débute avec la découverte d’un cadavre dans le lac Léman et emmène les lecteurs jusqu’en Albanie. Il vient également de terminer son quatrième roman pour jeunes lecteurs dans la collection Frissons suisses. La renommée de Marc Voltenauer a même franchi le Röstigraben: deux de ses livres, Le Dragon du Muveran et Qui a tué Heidi, ont été traduits en allemand, ainsi que le guide 111 lieux des Alpes vaudoises à ne pas manquer, coécrit avec son compagnon Benjamin Amiguet pour Emons Publishers. Et n’oublions pas le lancement de la version alémanique de Frissons suisses, sous l’appellation Tatort Schweiz, avec la traduction de Péril au Grand-saint-Bernard.
Aujourd’hui, il existe même une application permettant de suivre une enquête de l’inspecteur Auer dans les rues de Gryon, le village où vit l’auteur et où se déroule son premier roman. Marc Voltenauer donne des ateliers dans les écoles, s’associe parfois avec des vignerons pour la promotion de ses livres, voir avec une compagnie d’assurance. «Je suis proactif, je n’attends pas qu’on vienne me chercher», dit-il en souriant. Ce qui lui a voulu certaines critiques dans un pays où les auteurs sont censés écrire avec des mines concernées plutôt que de s’occuper, aussi, de vendre leurs livres. Dans un pays, surtout, où le succès populaire est plutôt mal vu dans l’entre-soi culturel. «Ce qui n’est pas le cas dans le monde anglosaxon, où le marketing fait partie intégrante du métier d’auteur.»
Comment tout ça a-t-il débuté? Marc Voltenauer est né en 1973 à Genève. Son père est d’origine allemande, sa mère Suédoise. Des parents qui lui parlent chacun dans leur langue maternelle, ce qui fait aujourd’hui de lui un parfait trilingue. Il s’intéresse très tôt aux romans et aux films policiers. «Adolescent, j’ai lu toute la série des Agatha Christie. Ensuite, ma mère qui en est fan m’a fait lire des polars nordiques en suédois: Henning Mankell, Camilla Läckberg, etc.»
A 12 ans, Marc Voltenauer ne se voit pas écrivain mais… pasteur. Influencé peut-être par l’image de son grand-père maternel, évêque suédois de l’église luthérienne, et certainement par un jeune pasteur de Versoix qui a une vision très humaniste de cette profession. «Au-delà de l’aspect spirituel et religieux, c’est le côté humain qui m’intéressait.» Il fera donc des études de théologie et obtiendra une licence. Mais pasteur, il ne le sera jamais. En travaillant pour les Unions chrétiennes de Genève, il découvre qu’il aime beaucoup la gestion et qu’il a l’esprit entrepreneurial. Après ses études, il trouve un emploi à la Banque cantonale de Genève, dans les ressources humaines et l’organisation des séminaires internes. Toujours cet attrait pour le contact humain.
Chez Lexus, nous croyons dans le caractère individuel d'une personne. Chacun doit être capable de se frayer ou de poursuivre un chemin tel Marc Voltenauer. À cet égard, Lexus a fait preuve d'innovation en étant le premier fabricant mondial à disposer d'une large gamme de véhicules d'automobiles hybrides lancés sur le marché. Les 10 ans de garantie témoigne de la confiance que nous avons en la qualité de nos véhicules hybrides. Ainsi, vous pouvez poursuivre votre chemin en toute sérénité.
C’est à la banque qu’il rencontre Benjamin, celui qui est encore aujourd’hui son compagnon. Partageant le goût du voyage, les deux hommes décident de faire le tour du monde. En 2011, ils démissionnent de leur travail, rendent leur appartement et parcourent le globe pendant environ un an. «J’ai alors lu encore plus de romans policiers que d’habitude et j’ai commencé à bien comprendre comment ils étaient construits, qu’elles étaient les techniques pour créer une intrigue et du suspens. Je me suis dit que ce serait cool de devenir auteur de polar, mais je n’avais jusque là rien écrit de personnel.»
De retour en suisse en 2012, les voyageurs vont s’installer à Gryon, chez les parents de Benjamin. Et puis arrive l’épiphanie de Marc Voltenauer. «Peu avant Noël, je me promenais dans les rues de Gryon en me disant que c’était un endroit parfait pour imaginer une intrigue policière. Et tout d’un coup m’est apparue l’image d’un cadavre dans le magnifique petit temple du village. Je n’ai pas réussi à dormir cette nuit-là, je me suis levé et j’ai pris des notes. En trois nuits, j’avais l’ossature du Dragon du Muveran. J’ai alors commencé à écrire et, contrairement à ce que je craignais, c’est venu comme un flux. Mais comme dit Camilla Läckberg, écrire un polar, c’est 10% de créativité et 90% de sueur. J’ai mis deux ans pour écrire le Dragon.» Ayant trouvé un emploi dans une entreprise pharmaceutique, où il est rapidement devenu membre de la direction générale, Marc Voltenauer se lève tous les matins à 5h30 pour écrire avant d’aller au bureau.
La suite, on la connait. En 2015, son premier éditeur, Plaisir de lire, tire Le dragon du Muveran à 800 exemplaires. «Tout était déjà vendu la première semaine. Ils ont réimprimé 1000 exemplaires, puis 2000…» La presse a bien sûr parlé de ce phénomène, le bouche à oreille a fait le reste. A ce jour, plus de 75 000 exemplaires du livre ont été vendus, et le succès est au rendez-vous pour chacun des livres de Marc Voltenauer, qui, depuis 2018, vit exclusivement de sa plume.
«Au-delà de l’aspect petite entreprise, mon moteur, c’est l’envie d’écrire et de raconter des histoires. Tout en étudiant la théologie, je me suis beaucoup intéressé à la psychologie et à la psychanalyse. Comprendre l’humain me passionne. Je trouve ça avec l’écriture: créer des personnages, leur psychologie, aborder des questions sur la vie, la mort, la vengeance… Le polar permet de mettre en scène certaines réalités sociales. Lorsque je commence un nouveau bouquin, je passe six mois à faire des recherches, à rencontre des gens… Je creuse mon sujet à fond, avec toujours ce vif intérêt pour le fonctionnement de l’être humain.»
Marc Voltenauer sourit. C’est un auteur et un homme heureux.