Rod Laver, c’est cet octogénaire australien sur lequel la caméra s’attarde parfois pendant les finales des grands tournois de tennis, de Wimbledon à Flushing Meadows. Puis qu’on voit descendre à pas comptés sur le court pour tendre le trophée à l’heureux lauréat, sans que les fans sachent précisément les hauts faits qui l’ont amené là. Or, si ce champion du passé, né en 1938, fait effectivement partie de l’histoire du tennis, il appartient aussi à une époque extrêmement différente de celle d’aujourd’hui, un temps où la compétition fut longtemps séparée entre amateurs et professionnels. Son premier Grand Chelem, en 1962, Laver l’a par exemple décroché uniquement chez les amateurs, sans avoir besoin d’affronter les meilleurs joueurs du circuit, tels Ken Rosewall ou Pancho Gonzales. Son deuxième Grand Chelem, par contre, ne doit rien à personne. Il le remporte en 1969, face à tous les meilleurs joueurs de sa génération, car l’ère dite «open» a débuté dès 1968. Les chiffres de son palmarès demeurent impressionnants. Au total, ce gaucher de 173 centimètres, attaquant pur souche et volleyeur de génie, a par exemple décroché 11 titres du Grand Chelem. En 23 ans de carrière, de 1956 à 1979, il a joué 1832 matches en individuel. Et gagné la bagatelle de 150 victoires en 1962, ce qui reste le record absolu sur une saison. Voici quelques moments forts de sa trajectoire. Clive Brunskill