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Blaise Kormann

Philippines-Suisse, 15 jours d'un rapatriement chaotique

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Le vendredi 13 mars, sur l’île philippine de Negros, le photographe de L’illustré Blaise Kormann et son épouse apprennent que l’aéroport de Manille va fermer le 15 mars. S’ensuivent quinze jours entre achats de billets d’avion, vols annulés, aéroports fermés et départs avortés. Finalement, ils rejoindront la Suisse le 31 mars... Récit en images.

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Ile de Negros, Philippines, en attendant un certificat de santé. Depuis la veille, l’île est coupée du monde. Un cas de Covid-19 a été recensé. Les centaines de touristes bloqués font la file pour obtenir un certificat de bonne santé, le document nécessaire pour espérer un transfert. Ce jour-là, après de longues heures d’attente dans le parking d’un hôpital de la capitale, Dumaguete, nous apprenons que le départ prévu n’aura pas lieu. Et deux billets d’avion perdus! Les prix des billets s’envolent. Dans les médias, on lit qu’Ignazio Cassis dit aux Suisses de se débrouiller pour rentrer. Blaise Kormann
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Negros, passeports et prise de température. Les médecins vérifient la durée du séjour, quatorze jours mininum pour ne pas être à risque, et prennent la température des candidats au transfert. L’opération aura lieu plusieurs fois, sur quinze jours. Blaise Kormann
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Negros-Cebu, sur le bateau miracle. Quinze jours plus tard, le 27 mars, un ferry nous emmène à Cebu, à une heure de bateau. Les transferts d’une île à l’autre étant également interdits aux habitants, les autorités craignent des émeutes. Ce jour-là, tout est calme.  Blaise Kormann
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Taper le carton, pour tuer le temps. Tous les touristes sont venus des heures en avance à l’aéroport de Cebu, fermé aux vols commerciaux. Aucune consigne sanitaire n’est respectée, personne ne réalise à quel point l’épidémie est virulente. Ce jour-là, le 29 mars, deux avions de rapatriement sont prévus, l’un pour la Suisse et l’autre pour l’Allemagne. A ce stade, nous avons déjà perdu six billets d’avion. Et nous croisons les doigts pour que ce vol-ci soit le bon. Blaise Kormann
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Deux avions prêts à décoller, ou presque. A travers les vitres de l’aérogare de Cebu, au «duty free» fermé, nous apercevons l’avion de Qatar Airways QR-7461 à destination de Zurich, via Manille et Doha. Il décollera avec plus de deux heures de retard à cause d’un problème technique. Trois fois rien. C’était la clim qui ne marchait pas... Blaise Kormann
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Manille, un crash et un jour de retard. Le crash d’un avion ambulance sur une piste à Manille (huit morts) empêche notre vol de repartir. En raison de l’épidémie, nous passons une partie de la nuit dans une salle d’embarquement avant d’être transférés dans des hôtels. Nous décollons finalement le lendemain après-midi. Blaise Kormann
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Ça tousse, ça éternue, je garde mon masque, y compris dans l'avion, alors que nombre de passagers s'en passeront. Blaise Kormann
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Dans l’avion, bas les masques. Impossible de respecter les distances sociales, forcément, et les passagers tombent les masques, offerts au départ... Mais soulagement et applaudissements à l’atterrissage à Zurich. Blaise Kormann
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31 mars, 6 h 10, arrivée à Zurich. Seize jours plus tard, après avoir pris des bus, un bateau et un avion, nous sommes accueillis par le sourire étrange d’un cendrier plein,  symbole d’une certaine liberté retrouvée. Blaise Kormann
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Un pays fantôme. C’est la sidération. Le train pour Lausanne, totalement vide, part à l’heure. Nous découvrons une Suisse au ralenti, plus personne nulle part. Aucun problème pour garder la distance réglementaire. Blaise Kormann
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