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Brian Lehmann
Tous les trois ans en août, le peuple indonésien toraja déterre ses morts et va cohabiter avec eux lors de la fête de Ma’nene. Plongée dans le rite funéraire le plus étonnant et complexe du monde.
Lors du Ma’nene, chaque famille réunit l’ensemble de ses morts, très souvent issus de plusieurs générations, et les dresse à l’aide de tiges de bambou, comme s’ils étaient toujours vivants.
La famille de Debora Maupa, décédée en 2009 à l’âge de 73 ans, inspecte son cadavre pour s’assurer qu’il est toujours en bon état.
Tous les trois ans, les Torajas vont chercher leurs morts enterrés dans des caveaux creusés à même la falaise
Les cadavres sont ensuite ramenés à la maison. Là, ils sont sortis de leurs cercueils, toujours richement ornés. On les brosse, les nettoie et on change leurs habits.
Le travail est méticuleux et les vivants prennent grand soin de leurs morts, jusque dans les moindres détails, réajustant même les lunettes.
Dans les familles les plus riches, le mort sera gardé trois jours et trois nuits à l’intérieur, assis dans un fauteuil de la maison, par respect.
Les villages sont formés de deux rangées de maisons («tongkonan») dont les toits rappellent les coques des pirogues avec lesquelles les ancêtres auraient traversé les mers.