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L'Europe face à ses murs

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RAYMOND DEPARDON

L'Europe face à ses murs

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Il y a trente ans, dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, tombait le Mur de Berlin. Mais elles sont encore nombreuses, les barrières de barbelés ou de béton, anciennes ou nouvellement construites à travers le monde pour séparer les peuples, les religions ou simplement les hommes.

file77uhc2tc5l1vd2z4mds — Hongrie/Serbie. Depuis septembre 2015, la Hongrie a fermé sa frontière avec la Serbie en élevant un mur de barbelés censé arrêter l’afflux de migrants en provenance du Moyen-Orient. Ici photographiée près de la ville de Röszke, la frontière entre la Hongrie et la Serbie est longue de 175 kilomètres. Constituée d’une double barrière de fil de fer barbelé coupant et haute de 4 mètres, la «barrière en fil de fer barbelé à installation rapide» a coûté quelque 106 millions de dollars, y compris la construction de deux camps de réfugiés. A l’ouest, la barrière a, depuis 2017, été prolongée sur quelque 70 km à la frontière avec la Croatie. Bloomberg

file77uhc2jc2b510iuzo339 — Bulgarie/Turquie. Longue de 240 km, la frontière séparant la Bulgarie de la Turquie est aujourd’hui renforcée par une barrière de barbelés de 3 mètres de haut, surveillée en permanence par des caméras infrarouges et des chemins de ronde. Construite sans autorisation et contre l’avis de la Communauté européenne, la séparation se veut un mur anti-migrants et un moyen de les diriger vers les seuls points de contrôle autorisés. NIKOLAY DOYCHINOV

file77uhc2o30c1msmxp9vt — Maroc/Espagne. Longue de 8 km, la «barrière de Ceuta» sépare le Maroc et la ville autonome espagnole de Ceuta, sur la côte africaine. Elle a été construite par l’Espagne à partir de 2001, et payée en partie par l’Union européenne, dans le but d’arrêter l’immigration illégale et la contrebande. Le 30 août dernier, plus de 150 migrants ont pris d’assaut une barrière de fil de fer barbelé et réussi à atteindre Ceuta. ANTONIO SEMPERE

file77uhc2q8no717ggcm77s — République de Chypre/République turque de Chypre du Nord. A Nicosie, capitale de la République de Chypre, la partie septentrionale est séparée du reste de la ville par une «ligne verte», une zone démilitarisée contrôlée par l’Organisation des Nations unies, qui partage également la totalité de l’île entre Chypre et la Turquie. A Nicosie, cette ligne est matérialisée par l’existence d’un mur, semblable à celui de Berlin, et jalonnée de plusieurs points de contrôle. En mars 2007, les Chypriotes grecs ont abattu une partie de ce mur et la rue Ledra est de nouveau ouverte à la circulation. Bildagentur-online

file77uhc2tk7o419viwrj8q — Irlande du Nord. En Irlande du Nord, les «murs de la paix», aussi appelés Peace Lines ou «lignes de paix», sont des barrières construites, pour la plupart à Belfast, pour séparer les quartiers catholiques des quartiers protestants de la ville. Initialement édifiés de manière provisoire avec des tôles et des barbelés, ces murs sont devenus plus longs, plus larges et surtout plus nombreux en raison de leur efficacité. On en recense aujourd’hui une centaine, que le gouvernement nord-irlandais s’est engagé à démolir d’ici à 2023. Sur cette photographie prise le 15 octobre 2019, un graffiti pro-Brexit rappelle que cette question est aussi sujette à litige entre le Royaume-Uni et l’Irlande du Nord. Peter Morrison

file77uhc2ma5ixp0ytwh4c — Grèce/Macédoine du Nord. Parmi les milliers de réfugiés syriens, irakiens, afghans et d’autres nationalités parvenus en Grèce, nombreux sont ceux qui tentent de passer en Macédoine du Nord. Cette jeune république, dont on aperçoit le drapeau à travers le grillage, a érigé une barrière contre laquelle les gens se retrouvent bloqués. En 2016, une caravane de réfugiés avait essayé de passer en Macédoine du Nord, mais cette tentative avait été très violemment réprimée par la police. Gili Yaari

file77uhc2o4j6goiidzfrl — Ukraine/Russie. En Crimée, près de la ville de Djankoï, une frontière sépare aujourd’hui l’Ukraine et le territoire désormais rattaché à la Russie. Le 18 mars 2014, à la suite d’un référendum, le gouvernement russe avait annoncé que la République de Crimée et la ville de Sébastopol, anciennement ukrainiennes, devenaient des sujets de la Fédération de Russie, tandis que le gouvernement ukrainien retirait ses troupes de Crimée. Au niveau international, les Etats-Unis, l’Union européenne et d’autres pays accusent la Russie de violer le droit international et la souveraineté de l’Ukraine et lui imposent des sanctions. Alexei Pavlishak

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