Dans sa maison de Bellach, à Soleure, l’écrivain Peter Bichsel parle de la mort. A 87 ans, Bichsel est à l’automne de sa vie. Fervent pessimiste, il envisage l’avenir avec inquiétude; ce n’est pas à sa propre mortalité qui le travaille, mais bien à celle des autres. Lorsque les journalistes l’interroge pour savoir si le problème de tout écrivain n’est pas de toujours chercher une dimension littéraire à la vie de tous les jours, il se souvient de son collègue, Max Frisch, à qui il a dit un jour: «Max, ce n’est pas pour les écrivains que les feuilles changent de couleur en automne».