Explorant la relation entre animaux et êtres humains, Tim Flach a réalisé des portraits d’oiseaux aussi variés que surprenants. A la fois étranges et familières, ses images nous renvoient à notre relation au monde animal et à l’impact de notre mode de vie sur la diversité des espèces.
La poule hollandaise à crête d’argent: animal de concours plus que de ferme, elle ne doit sa survie qu’à sa beauté: une crête unique dont la forme est due à une protubérance sur sa tête. La grandeur de cette coiffe limite la vision du volatile et affecte par conséquent son tempérament: ces poules sont aimables mais peuvent être facilement effrayées. Elles ont été longtemps appréciées pour leur robustesse et l’abondance de leurs œufs. Cette race est ancienne. Elle figure déjà sur une fresque du peintre Jacopo da Verona en 1397. En 2016, il ne restait que 40 coqs et 166 poules, principalement aux mains d’éleveurs spécialisés. Tim Flach
Le pithécophage des Philippines: le deuxième plus grand aigle du monde est en danger critique. Les spécialistes les plus optimistes estiment à 500 le nombre actuel d’aigles des Philippines, les plus pessimistes à moins de 100. Ce rapace a besoin de 11 000 hectares pour chasser, mais son habitat forestier disparaît inexorablement. Sa taille et son envergure de 2,5 mètres, ainsi que les plumes érectiles de sa tête qui se dressent en couronne en font un symbole de puissance très prisé sur les marchés noirs du braconnage. Depuis 2004, un programme complet de réintroduction à grande échelle a été mis en place pour sauver le symbole des Philippines, mais ses résultats sont encore bien modestes. Tim Flach
La grue royale: ce grand échassier peut atteindre 1 mètre de hauteur et une envergure de 2 mètres. La grue royale vit dans les savanes sèches d’Afrique subsaharienne, mais elle niche dans des habitats plus humides à proximité de lacs ou de rivières. Cette espèce est classée «en danger» depuis 2012, car son habitat est menacé par le drainage, l’élevage intensif et les pesticides. Un long doigt arrière lui permet d’agripper les branches et de grimper aux arbres, où elle passe la nuit à dormir après une journée de chasse aux insectes. Sa beauté et son élégance, quand elle ne tire pas la langue, lui valent d’être l’emblème national de l’Ouganda. Tim Flach
Le goura de Victoria: ce grand pigeon gris bleuâtre possède d’élégantes crêtes bleues en forme de dentelle, une poitrine marron et des iris rouges. Il vit à l’état sauvage dans les forêts de plaine et marécageuses du nord de la Nouvelle-Guinée, et s’aventure parfois dans les collines jusqu’à 1000 mètres d’altitude. Il partage son habitat avec trois autres espèces du genre Goura. Mais il est devenu le plus menacé d’entre elles, victime de sa beauté particulière et du fait qu’on peut facilement l’apprivoiser. Bien que sa chasse soit interdite aujourd’hui, il est toujours victime de braconniers, à tel point que sa survie à l’état sauvage est gravement compromise. Tim Flach
La pintade vulturine: c’est la plus grande et la plus colorée de toutes les pintades, avec son plumage bleu cobalt, lilas, noir et blanc. Elle doit son nom à sa ressemblance avec un vautour, à cause de sa tête et de son cou dégarnis. La pintade vulturine vit en groupes d’environ 25 oiseaux dans les régions semi- désertiques du sud de l’Ethiopie, au nord de la Tanzanie. L’espèce peut apparemment survivre sans boire, car elle trouve suffisamment d’eau dans les parties charnues des plantes et des insectes qu’elle mange. Et son intestin, plus long que celui des autres oiseaux, lui permet de mieux profiter de l’eau qu’elle absorbe. Tim Flach
Le cardinal rouge vit dans presque tout le Mexique et dans l’est des Etats-Unis. Son nom fait référence aux vêtements des cardinaux catholiques. Plus le mâle est rouge, preuve que son territoire est vaste et riche en nourriture, plus son succès auprès des femelles est grand. Le cardinal rouge est principalement granivore mais se nourrit également d’insectes et de fruits. Sa population n’est plus en danger depuis qu’une loi concernant les oiseaux migrateurs interdit sa vente comme oiseau de compagnie. Il était autrefois très prisé des particuliers en raison de sa couleur et de son chant mélodieux. Tim Flach
Le pigeon capucin: importé des Indes par des marins hollandais, ce pigeon a été introduit en Europe vers 1550 et tire son nom du capuchon des moines homonymes. Les plumes de son cou disposées autour d’une rose centrale forment une capuche qui enveloppe sa tête. Il paraît que la reine Victoria appréciait son allure et son élégance, mais aussi son caractère doux et facile, qui contraste avec son attitude fière. L’élevage et les concours ont permis d’éviter qu’il ne disparaisse. Les capucins existent dans de très nombreuses variétés de couleurs toujours chaudes, vives, harmonieuses et panachées de blanc. Tim Flach
