Le 21 mai, côté népalais, une file ininterrompue avance à une centaine de mètres sous le sommet, au lieu-dit Hillary Step, une crête où l’on doit passer un à un.Le temps est clément, les alpinistes montent. Le 22 mai, par exemple, il a suffi qu’une fenêtre météo s’ouvre pour qu’une myriade de grimpeurs, environ deux cents, se ruent en même temps à la conquête du plus mythique des sommets: l’Everest, ses 8848 mètres, son nom en lettres d’or sur un pedigree. Seulement, surtout du côté népalais, il y a clairement trop de monde. Ce jour-là, un Américain et une Indienne de 55 ans sont morts. Le premier s’est effondré au sommet alors qu’il prenait des photos, la seconde est décédée durant la descente. Ils sont dix-huit à avoir succombé dans l’Himalaya népalais cette saison, dont dix en une semaine à l’Everest. L’attente interminable est en cause. Ce fut le cas pour un Indien de 27 ans, le 23 mai. «Il est resté coincé dans l’embouteillage pendant plus de douze heures. Des sherpas l’ont ramené au camp, mais il a rendu son dernier soupir là-bas», relate un témoin. A bout de souffle, l’Everest?Depuis la première ascension de l’Everest, en 1953, plus de 5000 personnes ont atteint le sommet. L’an dernier, 807 y sont parvenues, un record. Côté népalais, une montée coûte 11'000 dollars. Handout