Quand son premier long métrage, «Home», sort sur les écrans en 2008, un critique s’enflamme: «Ursula Meier sauve le cinéma.» Cette promesse mise en elle n’a jamais été démentie au fil des années. «L’enfant d’en haut», toujours avec Kacey Mottet Klein, son acteur fétiche, obtient la consécration mondiale en 2012 avec l’Ours d’argent à Berlin et le Prix suisse de la critique à Soleure. Bref, tous ses films sont des événements, comme devrait l’être «La ligne», qu’elle termine de monter et qui sortira en 2022.
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Née en 1971, elle mesure rétrospectivement combien les femmes étaient peu nombreuses dans son école de cinéma en Belgique. «On était deux filles sur une douzaine d’élèves, mais à l’époque je ne me posais pas la question de la parité, j’étais passionnée par ce métier. Avec ma formation scientifique, tout l’aspect technique autour d’une caméra m’intéressait et j’aidais même les garçons à mieux comprendre les problèmes de chimie ou de maths liés à la pellicule ou à l’optique!»
Les réalisatrices qui l’ont inspirée ont pour noms Chantal Akerman, Agnès Varda ou Jane Campion. Et la réalisatrice franco-suisse de se réjouir, lors des cours qu’elle donne désormais elle-même dans les écoles de cinéma, de voir que la proportion de filles a augmenté de moitié.
Elle-même, sans l’avoir vraiment cherché, car c’est d’abord le talent qui compte, insiste-t-elle, est entourée de femmes: première assistante, productrice, cheffe opératrice, costumière, monteuse… «Mais je suis consciente du plafond de verre qui existe toujours, notamment aux Etats-Unis, où on ne confiera jamais un film à gros budget à une femme. Il y a encore du travail!»