Si les insectes avaient le droit dʼinterdire les insecticides et les plantes de proscrire les herbicides, une seule COP suffirait pour régler le problème. Pas avec les humains, pas avec lʼunique espèce vivante dans lʼhistoire de lʼévolution à avoir développé des intérêts supérieurs à... sa propre survie.
Il faut dire que deux siècles dʼaddiction aux énergies fossiles, cela implique une cure de désintoxication sacrément sacrificielle. De leur côté, les dealeurs de charbon, de pétrole et de gaz naturel sont prêts à tout pour continuer à écouler leur came. Les dirigeants politiques, démocratiques ou pas, tremblent face à lʼeffet «gilet jaune» que provoqueraient les restrictions, taxes et autres mesures de sobriété imposée. Et nʼen déplaise aux adorateurs des greentechs, lʼinnovation ne suffira jamais à résoudre ne serait-ce que le quart du casse-tête qui consiste à satisfaire 9 milliards de bipèdes, convertis majoritairement à la religion de la consommation, tout en respectant lʼétroite marge de résilience des cycles de la nature.
Cʼest pourquoi cette tragicomédie politique nommée COP en est à son 28e épisode sans avoir jamais fixé un programme global répartissant équitablement et scientifiquement les défis et les coûts entre les nations. Le génie humain a décidément des limites proportionnelles au nombre dʼindividus impliqués. Or lʼénorme climate party de Dubaï réunit 50 000 délégués, 15 000 ONG, 1300 médias et... une délégation suisse, menée par Alain Berset.
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Alors, de quel genre de COP lʼhumanité aurait-elle besoin pour sʼengager enfin dans lʼindispensable révolution verte qui aurait dû être entamée il y a un demi-siècle, quand la communauté scientifique a commencé à sonner lʼalarme? Quel pourrait être lʼélément déclencheur qui rendrait incontournables aussi bien la triviale isolation systématique des bâtiments que le bucolique retour à une agriculture de proximité? Quelle épiphanie convaincrait les peuples à économiser suffisamment lʼénergie pour se contenter des renouvelables? Quel miracle nous amènerait à respecter les écosystèmes au lieu de les transformer en bidules superflus? Même ChatGPT nʼa pas réussi à nous répondre de manière satisfaisante.
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