Il existe plusieurs méthodes pour avoir les dents opalines. Toutes n’ont pas le même résultat ni le même impact sur la santé. Cliniques dentaires, bars à sourire, smile pen... Comment s’y retrouver?
Kit de blanchiment, chez le dentiste
C’est le moyen le plus répandu et le plus maîtrisé: chez le dentiste ou l’orthodontiste, qui réalisent un moulage sur mesure. Puis une gouttière dans laquelle se glisse un gel contenant du peroxyde d’hydrogène ou de carbamide à 10% ou 16%. Selon l’intensité du gel, on garde la gouttière toute la nuit ou vingt minutes, pendant une petite dizaine de jours. Les dentistes encouragent à ne cibler que trois ou quatre teintes plus claires que la couleur initiale des dents (env. 600 fr. seringues incluses). A renouveler tous les 18 mois environ, après détartrage, (env. 25 fr. les seringues). Attention aux kits vendus sur le web ou en pharmacie (env. 150 fr.), le blanc, même s’il est plus intense, ne dure pas longtemps et le kit avec gouttière est standard, donc du gel peut s’échapper sur les gencives.
A la maison
Il existe aussi des bandes transparentes autocollantes assez pratiques car elles sont imprégnées de gel (mais moins concentrées qu’en cabinet). Elles épousent parfaitement la forme des dents. Le résultat n’est pas bluffant, mais certaines taches ont tendance à disparaître (env. 70 fr.).
Autre petite nouveauté: le smile pen, vendu sous forme de kit: un stylo blanchissant pour décolorer des zones ciblées, six cartouches de gel, une gouttière pour les dents du haut et du bas et une sorte de dentier extérieur (rechargeable par clé USB) à clipper sur la gouttière et qui, avec un procédé de LED, réchauffe le gel et l’active. Il paraît qu’en une semaine, et vingt minutes par jour, vos dents s’éclaircissent de 70%. Ces appareils, en vente sur le web, en pharmacie et en grande surface, coûtent environ 170 fr. Le résultat peut s’avérer intéressant, mais il ne dure que très peu de temps.
Les bars à sourire
Ils fleurissent et ne sont pas forcément tenus par des professionnels (chez des esthéticiennes, des coiffeuses ou dans des spas). Cette méthode, considérée comme un soin esthétique, est la même que les smile pens. Les produits utilisés dans ces bars sont très faiblement dosés et donc pas dangereux, mais leur efficacité est réduite. Il faut recommencer l’opération plusieurs fois, ce qui, à coups de 150 fr. la séance, revient au même prix qu’un blanchiment pratiqué dans un cabinet.
Le blanchiment au fauteuil
Chez un dentiste ou en clinique dentaire, le traitement dure une ou deux séances de soixante minutes. Le dentiste applique le gel blanchissant en prenant soin de protéger vos gencives avec une résine recouverte de gaze. Des gouttières adaptées à votre dentition sont emplies d’un gel très concentré, renouvelé toutes les vingt minutes. En même temps, une lampe laser ou à haute énergie active le produit. On peut continuer en ambulatoire le blanchiment des dents durant quelques jours, avec l’aide de gouttières. Le traitement est rapide, mais son coût est plus élevé. Ce traitement, comme tous les autres d’ailleurs, est très fortement déconseillé, voire interdit au femmes enceintes, à celles qui allaitent et aux adolescents de moins de 15 ans. Le coût est élevé: environ 1500 fr.
Les jaquettes et les facettes
C’est la méthode de plus en plus répandue aux Etats-Unis auprès des beautiful people. Cela coûte un bras, mais ensuite votre sourire est impeccable, dents blanches parfaitement alignées. C’est le même système que les faux ongles, sauf que là, on colle une prothèse en céramique sur chaque dent. Pour la facette, c’est sur la face externe, mais pour la jaquette, il faut fraiser la dent puisqu’on recouvre aussi l’intérieur de la dent. Dans les deux cas, c’est un travail d’orfèvre, chaque dent doit être refaite en céramique en laboratoire. Il faut compter environ 10 000 francs. Certains dentistes se refusent à effectuer cette transformation sur des dents en bonne santé, car il faut les limer sur quelques millimètres…
Les pâtes dentaires
Les pâtes dentaires, quelles qu’elles soient, ne peuvent pas modifier la couleur naturelle de la dent. Avec tous ces dentifrices censés rendre les dents blanches, nous sommes dans l’illusion d’optique, à moins que leur contenu ne soit très abrasif, ce qui du coup peut abîmer l’émail. Il faut donc faire attention au coefficient d’abrasivité, qui ne doit pas dépasser les 80%.
L'avis de l'expert
Le Dr Olivier Marmy, médecin dentiste à Lausanne, spécialiste en médecine
dentaire reconstructrice et membre du comité central SSO, livre ses recommandations.
«Dans ce domaine cosmétique où le marketing pèse autant que les résultats objectifs, j’ai déjà vu passer bien des modes. La technique que je préfère reste le classique blanchiment par gouttières réalisées sur mesure. Les dents auront été détartrées et soignées s’il y a lieu (pas de carie!). A long terme, c’est la technique la plus économique et elle procure un résultat relativement durable. Le blanchiment au fauteuil, avec application d’un gel décolorant activé par une lumière LED intense, a un effet «waouh» certain. C’est bien pour une occasion spéciale, car le résultat est spectaculaire, mais l’effet ne dure pas très longtemps, disons de quatre à neuf mois.
Le moins invasif possible
De façon générale, il faut toujours, pour les traitements à visée esthétique, rester le moins invasif possible. Ainsi, lorsqu’il s’agit de corriger non seulement la teinte mais aussi la forme et la position des dents, il convient de privilégier les approches conservatrices telles que les facettes en céramique collées (en considérant aussi l’apport de l’orthodontie), dont la réalisation, contrairement aux couronnes classiques (jaquettes), n’endommage peu ou pas la dent.Le praticien raisonnable réfléchit à deux fois avant de porter sa fraise sur une dent intacte pour un motif esthétique! N’hésitez pas à solliciter son conseil et à prendre un autre avis le cas échéant.»