S’il devait y avoir un paradis sur terre, il se situerait à 800 mètres d’altitude dans un petit village endormi du Jura bernois et se nommerait Diesse. Sur ce haut plateau entre le lac de Bienne et le Chasseral, on trouve tout ce qu’un jardinier peut désirer. Et plus encore: outre des légumes et des fleurs, il y a là des truffes et des shiitakés, tandis que plus d’une centaine de carpes bien grasses s’épanouissent dans un grand étang. Ce jardin, c’est le rêve de toute une vie qui s’est concrétisé pour Marcel Meyer, 75 ans, et son épouse, Betty, 70 ans, au prix d’un long travail et de beaucoup de dévouement. Car oui, ils ont tout fait tout seuls!
Lorsqu’ils ont emménagé il y a plus de trente ans, à part un champ balayé par les vents, il n’y avait rien sur ce haut plateau. Tout le monde disait d’ailleurs qu’il n’y pousserait jamais rien. Marcel Meyer a acquis la vieille maison en 1977 et, huit ans plus tard, il a pu y ajouter du terrain. En 1989, cet enseignant du secondaire a fait la connaissance de sa future femme, Betty, née à Charleston, en Caroline du Sud, avant d’habiter longtemps à New York.
Dans un magazine, ils ont déniché une annonce pour une vieille serre qui se trouvait en Argovie. Ils l’ont démontée tout seuls et ont multiplié les allers-retours en voiture pour la transporter sur la montagne de Diesse. Avant de pouvoir enfin, au bout de quatre ans, l’y reconstruire. Elle est à moitié installée en pleine terre pour profiter de la chaleur naturelle du sol. Un palmier guigne par un carreau ouvert que Marcel a ménagé afin que l’arbre puisse librement étendre ses palmes en été. «L’hiver venu, je les emballe», précise-t-il. A l’abri du verre fleurissent, au début de l’été, de splendides clématites, des ancolies, des genêts; plus tard, des capucines, des physalis, des tomates, des aubergines et des piments. Et même les kiwis mûrissent merveilleusement.
Récoltes en surabondance
«C’est impossible!» Ou alors: «Là-haut, ça ne poussera pas!» Ou encore: «On ne peut pas faire ça!» Ces trente dernières années, le couple n’a cessé d’entendre des réflexions de ce genre. Or ça a quand même marché, ça a poussé. Oui, on peut. Les plantes se fichent de ce que disent les gens au village. Les carpes du grand étang prospèrent aussi. Tout comme les truites peuplant docilement le ruisseau qui traverse la serre. Et les shiitakés japonais! A l’intention de ces derniers, Marcel Meyer a créé un petit bois de vergnes d’où jaillissent les savoureux champignons nippons.
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