C’était hautement improbable! Parmi les 40 000 candidatures reçues par la production de «Pékin Express», quelles étaient les chances pour qu’un duo valaisan soit de nouveau choisi pour participer au jeu emblématique de M6 dix ans après Daisy et Natascha, finalistes malheureuses en 2014? D’autant plus que la vidéo de motivation de Flavie et Jérémy, envoyée à la dernière minute, a été réalisée en marchant dans la rue, en totale impro, alors que les deux amis se rendaient à leur cours de danse de salon. Et pourtant, la production a été séduite au point de faire d’eux l’un des huit binômes de cette 18e saison, dont la diffusion débute ce 8 février.
Alors que les deux complices nous reçoivent dans la maison familiale de Jérémy Imbach, à Grône, petite commune située entre Sierre et Sion, Flavie Tapparel nous explique ce qui, selon elle, les a fait sortir du lot. «Le fait que nous soyons Suisses, le look de Jérémy avec sa coupe mulet (ils éclatent de rire) et le fait que nous soyons totalement à l’aise, car nous ne nous sommes mis aucune pression.» La jeune femme de 21 ans se révèle fonceuse, déterminée, organisée, alors que son camarade, qui a un an de plus, est un peu rêveur, mais aussi plus posé et sachant prendre du recul. «Nous n’avons pas du tout les mêmes personnalités, nos façons d’appréhender le monde sont différentes, mais complémentaires. Jérémy est profondément humain, solaire, il dégage de la bienveillance, les gens ne peuvent que l’aimer», assure son amie. Chacun porte sur l’autre un regard empreint d’une profonde tendresse, et c’est extrêmement touchant.
Mais qu’est-ce qui a bien pu les inciter à s’enrôler dans cette course folle à l’autre bout du monde dans laquelle les équipes doivent aller le plus vite possible d’un point A à un point B en faisant du stop, s’affronter dans des épreuves physiques ou intellectuelles, trouver le gîte et le couvert chez l’habitant? C’est Flavie qui détient la réponse. «Je regarde l’émission depuis toute petite et j’ai toujours eu la certitude que j’y participerais tôt ou tard. Je ne disais jamais: «Si je participe à «Pékin Express» un jour, je ferai comme ça.» Moi, je disais: «Quand je participerai à «Pékin Express»...» Cette évidence est tellement ancrée en elle qu’elle prévient Jérémy qu’il sera un jour son binôme. Il accepte en riant, persuadé que ce n’est qu’une utopie. Cela devient même un gag récurrent entre eux. Jusqu’au jour où elle lui annonce, l’an dernier, qu’il est temps de postuler. «Là, j’ai dit: «Non, non, non!» enchaîne Jérémy. Mais la force de persuasion de son amie, qui lui assure que les chances d’être pris sont infimes, donc que la prise de risque est minime, le pousse à accepter de s’inscrire, un peu à reculons. Il admet néanmoins que, au fil des étapes de sélection, il s’est laissé prendre au jeu.
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La valse et le rock’n’roll
Force est de reconnaître que l’enthousiasme de Flavie est communicatif, sa confiance en elle, et en Jérémy, hautement contagieuse. C’est d’ailleurs elle qui l’a embarqué dans les cours de danse de salon qu’ils suivent depuis un an. Tango, valse, cha-cha-cha et samba sont au programme, mais lorsqu’on leur demande quelle danse a leur préférence, ils répondent de concert: «Le rock’n’roll.»
Bien que Flavie habite Chalais, à 4 km de Grône où vit Jérémy depuis toujours, l’amitié de ces deux-là ne date pas de l’enfance, mais s’est tissée alors qu’ils avaient une quinzaine d’années, dans la troupe de théâtre de leur collège; tous deux voulaient le même rôle, celui de Caliban dans «La tempête» de Shakespeare. «Ça a été un coup de foudre amical! Dès que je l’ai vu, je l’ai trouvé super stylé et je me suis tout de suite dit qu’il devait absolument devenir mon ami!» se souvient la jeune femme. Lui est un peu plus dans la retenue, mais la simple camaraderie se transforme rapidement en amitié indéfectible. Si la confiance, l’admiration mutuelle, la bienveillance et l’acceptation de leurs différence en sont les pierres angulaires, le théâtre, leur passion commune, en est le ciment.
Flavie n’a que 6 ans lorsque, de retour à la maison après son tout premier cours de théâtre, elle déclare: «C’est ça que je veux faire dans la vie!» Lui, qui a toujours adoré aller voir des pièces, s’y est mis bien plus tard, incité par une copine. Tous deux jouent dans la compagnie Parhelia que Flavie a fondée au collège; leur pièce «L’heure bleue» a d’ailleurs remporté le Prix du public et celui de la proposition en 2021 lors du festival de théâtre de Fribourg FriScènes.
A la fin du collège, ils ont choisi des voies différentes sans que cela mette à mal la relation de cet attachant tandem. Après un an en ingénierie des sciences du vivant à l’EPFL, Jérémy a bifurqué: «La philosophie me manquait trop, alors j’ai opté pour l’université, toujours à Lausanne, où j’étudie les sciences des religions et la philosophie. J’aimerais devenir enseignant dans un collège.» Flavie, après une année universitaire consacrée au français, à l’histoire de l’art et au cinéma, s’est inscrite au Conservatoire de musique de Genève; elle y suit le cursus préprofessionnel d’art dramatique. Objectif: devenir comédienne et metteuse en scène.
Préparation physique?
Si la danse de salon les incite à se déhancher, le sport, lui, n’est pas leur tasse de thé; or «Pékin Express» est un défi sacrément physique. Alors tous deux ont subi une préparation intensive, comme ils le racontent en riant. Jérémy: «Je suis allé faire une marche un peu plus longue avec mes parents.» Flavie: «J’ai décidé d’aller à la piscine à vélo, puis de faire des longueurs. J’ai réussi à me faire une entorse au genou... en nageant. Résultat des courses: six semaines sans sport!»
Pour les deux étudiants, la parenthèse «Pékin Express» était une belle opportunité de voyager. Mais ils ont renoncé à leurs téléphones portables et pris l’avion avec les autres binômes sans savoir où cette saison allait les emmener: «C’était un saut dans l’inconnu. Nous sommes partis sans avoir la moindre idée de notre destination. Nous avons découvert où nous étions après des heures de route dans un car aux vitres rendues opaques, puis des petites voitures dans lesquelles nous avions les yeux bandés.» Ils rêvaient tous deux d’Asie et le destin a bien fait les choses puisqu’ils se sont retrouvés en Indonésie, sur l’île de Bali.
Le tandem ne peut pas révéler jusqu’où il est allé dans l’aventure, mais, avant le départ, Jérémy espérait surtout profiter des paysages et de l’aventure humaine, pensant finir «dernier, voire avant-dernier». Flavie, elle, voulait savourer les rencontres faites au fil des étapes, mais aussi aller bien plus loin: «J’ai toujours rêvé de la finale.» On croise les doigts pour que ce soit le cas!
>> Retrouvez Flavie et Jérémy dans «Pékin Express: sur les traces du tigre d’or» dès le jeudi 8 février à 21h10 sur M6.