Les Ukrainiens ne cessent de nous épater. A bien des niveaux, mais il y en a un qui emporte tout. Il ne s’agit pas seulement de leur courage immense face à l’agresseur. Il ne s’agit pas non plus de la ruse avec laquelle ce peuple utilise toutes les tactiques de guerre moderne: recours à des unités légères quand les chars lourds avec le sigle Z s’embourbent, drones destructeurs face à des unités équipées pour une bataille du siècle passé ou encore ces quelques rares avions de chasse parvenant à un contre dix à défendre leur espace aérien. Qui aurait pu imaginer que ce pays de la taille d’un confetti sur une carte, quand on le compare à la gigantesque Russie, pourrait lui tenir tête?
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Non, là où Kiev défie Moscou et emporte les cœurs en Occident, c’est bien dans la guerre de l’information. La Russie de Vladimir Poutine use de la propagande comme elle l’a toujours fait, de manière brutale et sans aucune subtilité. Elle déroule ses arguments tel un tapis de bombes de mensonges et de vulgarité crasse. Quand Volodymyr Zelensky et les siens parviennent, eux, à rester élégants et légers, même dans les pires moments. Attention, il ne faut rien enlever à la cruauté et au poids immense que font peser sur ce peuple souverain les horreurs d’un conflit où plus aucune loi de la guerre n’est respectée. Le visage du président découvrant sur le terrain les exactions commises à Boutcha restera d’ailleurs dans l’histoire.
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Mais qu’est-ce qu’ils arrivent à tourner en dérision cet ennemi dépenaillé, grossier, mal organisé! Les Etats-Unis ont remporté avec les Alliés la Seconde Guerre mondiale puis ils ont conquis le monde avec leur manière de raconter une histoire. Leur Coca-Cola, leur musique et leur mode de vie – entre autres – ont construit un imaginaire encore actuel. La Russie, avec ses soldats voleurs et violeurs, ses véhicules aux pneus datant de l’ex-URSS et sa corruption endémique, se montre telle qu’elle est: un régime en bout de course qui doit se nourrir du territoire et du sang des autres pour survivre. Elle ne fera jamais rêver, sauf quelques âmes perdues.
En face, les Ukrainiens ripostent à coups de mèmes sur les réseaux sociaux, de vidéos de tracteurs qui terrorisent les chars russes et de comédiens de stand-up jouant dans des abris souterrains. Cette guerre par le rire, ils l’ont déjà gagnée.
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