La luminosité étant moins forte en hiver, les dermatologues conseillent cette saison pour traiter le surcroît de mélanine qui s’imprime sur nos peaux. Il y a plusieurs raisons à ces manifestations pigmentaires, mais les UV restent le déclencheur majeur. Pour se défendre du soleil, la peau possède des mélanocytes, sortes de petits ectoplasmes avec des tentacules qui diffusent les pigments de mélanine. Et c’est cette mélanine qui, si elle est un peu chahutée, s’obscurcit pour faire écran et protéger cellules et ADN. Donc une variation hormonale, un coup de stress, une exposition excessive au soleil, un bouton trop torturé, et hop, notre peau se trouve marquée ad æternam, à moins d’entreprendre un traitement. Mais avant de se lancer, il est important de savoir d’où provient cette hyperpigmentation et si elle est en surface ou en profondeur.
Les taches de vieillesse
C’est ainsi que les dermatologues appellent le lentigo solaire. Avec le temps, ces plaques deviennent plus nombreuses, s’étalent sur le corps avec une prédilection pour le visage et le décolleté.
Taches en surface: évidemment, on ne sortira pas sans protection solaire avec un indice minimum de 30. Par ailleurs, les spécialistes conseillent par exemple, dans la gamme californienne Dermalogica, le sérum C12 Pure Bright Serum et la crème de jour Pure Light SPF 30, à base de peptides, de vitamine C, d’acide phytique et d’extraits de plantes (entre 50 et 80 francs en parapharmacie ou en ligne). Les taches s’atténuent après au minimum un mois d’application. Mais elles ne disparaissent jamais complètement.
Taches en profondeur: le fameux peeling TCA ( à base d’acide trichloracétique) est très efficace. Il agit sur la couche moyenne de la peau, à la jonction entre l’épiderme et le derme. Il est bien plus abrasif qu’un peeling aux acides de fruits et permet un renouvellement cellulaire. Ce traitement fonctionne sur des zones très précises, mais il faut savoir qu’il entraîne une desquamation assez importante de la peau et que cela se voit! Entre une et quatre séances sont nécessaires. Prix moyen: environ 240 francs la séance (à ne pratiquer que chez un dermatologue).
Le masque de grossesse
On l’appelle aussi le mélasma. Il apparaît chez les femmes enceintes car les hormones produites en grand nombre à ce moment-là démultiplient les effets du soleil sur la peau. Cette hyperpigmentation se localise sur le front, les joues et la lèvre supérieure. Certaines pilules lourdement chargées en œstrogènes peuvent aussi provoquer cette réaction. Premier conseil pour éviter ces traces: une protection solaire de 50, pourquoi pas mélangée à son fond de teint, même si c’est pour aller au coin de la rue et que le ciel est gris. Essayez également de faire l’impasse sur les produits à base d’acides de fruits, d’huiles essentielles ou de rétinol, qui sont allergisants.
Taches en surface: exfolier régulièrement sa peau afin d’éliminer les cellules mortes avec par exemple le bioactive Rose Gommage d’Odacité (72 fr.). Appliquer ensuite un sérum correcteur antitache comme le Super Couple de Maya Chia (86 fr.), puis un soin protecteur avec des filtres minéraux tels le lait Mimitika SPF 50. On trouve tous ces produits sur le site suisse www.happyofficine.ch, qui vend des produits sans ingrédients nocifs ou inutiles.
Autre marque efficace au niveau de la prévention: Isispharma (de 20 à 30 fr.), qui est désormais vendue en Suisse dans les pharmacies. Leur Neotone Prevent SPF 50+ Minéral a donné naissance à une crème de jour teintée protectrice qui est adaptée aux femmes enceintes et allaitantes.
Taches moyennement incrustées: il est conseillé de ne rien faire durant la grossesse à part les soins ci-dessus et d’attendre que les hormones se soient remises de leurs émotions pour entamer un quelconque traitement. Bonne nouvelle, il est rare que les masques de grossesse soient profondément installés. Un peeling non invasif ni excluant à base d’acide glycolique (extrait de betterave sucrière) ou mandélique (à base d’amande) fonctionne bien. Compter entre 150 et 200 francs la séance et en général un minimum de trois séances, chez les dermatologues ou médecins esthétiques uniquement.
Les marques post-inflammatoires
Triste réalité, toute inflammation de la peau peut laisser une marque brune lorsqu’elle se résorbe. Eh oui, là encore le soleil stimule les pigments inflammés et les anciens boutons d’acné que l’on a gratouillés refont surface sous forme de mini-plaques marron.
Taches en surface: là encore, la gamme américaine Dermalogica fait des merveilles. L’Age Bright Spot Fader, à appliquer avant ses soins de jour et de nuit habituels, accompagné d’une petite cure de deux ou trois mois avec l’Age Bright Clearing Serum qui, en plus de traiter les problèmes, uniformise votre teint.
En profondeur: il existe deux méthodes pour venir à bout de ces marques. Le laser au CO2, un des plus anciens utilisés en chirurgie, fonctionne parfaitement sur les cicatrices d’acné, les brûlures et permet aussi d’ôter les tatouages. Mais c’est douloureux. Il faut imaginer que vous utilisez un karcher pour nettoyer votre terrasse, donc c’est invasif, puissant et entraîne une éviction sociale de cinq à sept jours, le temps de la cicatrisation. Il faut compter environ 300 francs la séance et une ne suffit généralement pas. Chez les dermatologues et les médecins esthétiques uniquement.
Autre «gomme» superpuissante, le nouveau laser Q-Switched. On s’en sert là aussi pour les tatouages, l’hyperpigmentation et les cicatrices brunes. En fait, il casse les pigments des cellules et les fait remonter à la surface comme de petits grains de poivre qui tombent au nettoyage de la peau. Il faut compter entre trois et six séances, car tout dépend du phototype de la peau. Ce traitement est contre-indiqué pour les peaux foncées, car il peut les dépigmenter et laisser apparaître des taches blanches. Prix env: 400 fr. la séance. Consulter un spécialiste.