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L'édito

Tout fout l’camp!

Entre la hausse des coûts et la fermeture d’usines emblématiques, de plus en plus d’entreprises suisses choisissent l’étranger. Faut-il craindre pour l’avenir de notre savoir-faire? Dans le magazine de cette semaine disponible dès ce jeudi 17 octobre en kiosque, «L’illustré» a rencontré des employés de l'entreprise Vetropack qui a stoppé sa production sur le site de Saint-Prex (VD) le 27 juin dernier.

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Le 27 juin 2024, l’entreprise Vetropack stoppait sa production sur le site de Saint-Prex (VD).

Le 27 juin 2024, l’entreprise Vetropack stoppait sa production sur le site de Saint-Prex (VD).

VALENTIN FLAURAUD / VFLPIX.COM

Délocaliser. Un mot qui fait grincer des dents, qui sonne comme une attaque contre le «Swiss made». Dans le secteur industriel, pour mériter ce label, 60% au moins du coût de revient du «produit» doit être réalisé sur sol helvétique. Mais, en Suisse, la main-d’œuvre coûte cher. Assez cher pour pousser certaines entreprises à délocaliser leur production vers la Hongrie, la Slovaquie ou l’Espagne.

L’étude «Swiss Manufacturing Survey» de l’Université de Saint-Gall montre que, en 2024, 5% des entreprises suisses ont déjà délocalisé tout ou partie de leur production, alors que 19% envisagent de le faire dans un futur proche. Cette tendance n’est pas nouvelle. En 2004, la marque de pyjamas Calida délocalisait l’ensemble de sa production en Europe de l’Est. D’autres entreprises textiles ont fait de même dans les années suivantes, de sorte qu’en 2016 la dernière filature de coton de Suisse fermait ses portes. Plus récemment, en 2023, les chocolats Toblerone ont dû effacer le Cervin de leur emballage après l’implantation de leur production en Slovaquie. Les confitures Hero sont, quant à elles, produites en Espagne depuis cet été. Le secteur de la télécommunication est également touché. De même que l’industrie du verre.

Vetropack était «l’ADN de Saint-Prex», selon les mots de plusieurs habitants de ce village lémanique vaudois. La dernière verrerie de Suisse a désormais éteint son four, coulant ses ultimes bouteilles à vin en juin. Le groupe avait commencé sa «diversification géographique» – terme utilisé dans l’ouvrage célébrant le centenaire de l’entreprise en 2011 – dès le milieu des années 1980 en s’implantant en Autriche. A cette époque-là, la production était destinée à un usage domestique: le verre autrichien restait en Autriche, le verre suisse restait en Suisse. Tout autre histoire en 2024 où «les perspectives d’avenir de l’usine de Saint-Prex restent négatives en termes de viabilité économique et de compétitivité», selon Claude Cornaz, président du conseil d’administration du groupe, cité dans le communiqué du 14 mai qui annonçait la fermeture de la verrerie. Ce sont 180 personnes qui perdent leur emploi et, surtout, c’est un savoir-faire centenaire qui disparaît du territoire helvétique.

Si, à l’avenir, un événement ou une pandémie nous forçait à fermer nos frontières, où la Suisse, ayant perdu son verre, mettrait-elle son rouge?

Au menu de «L'illustré-TV8» disponible dès ce mercredi 17 octobre en kiosque:


- Portrait: Le plus bel homme d’Italie a ses racines à Saint-Imier
- La couverture: La chanteuse Diane Tell nous reçoit chez elle à Ayent (VS)
- Société: Ces pères célèbres qui ont des enfants illégitimes
- Politique: USA Qui est Doug Emhoff, le mari de Kamala Harris?
- Polémique: Quand les cloches des vaches gênent le voisinage
- Reportage: Vetropack, la dernière verrerie de Suisse vient de fermer ses portes
- Santé: Comment économiser sur vos primes maladie

L'illustré n°42

L’interprète de «Si j’étais un homme» vient d’être intronisée au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens. L’artiste, qui habite en Valais, nous a accueillis chez elle et nous a parlé de ses nombreux projets.

DR
Par Sandrine Spycher publié le 17 octobre 2024 - 15:23