Le taoïsme, avec le confucianisme et le bouddhisme, est l’un des trois grands courants spirituels apparus en Chine il y a quelque 2500 ans. Ses pères fondateurs sont Lao-tseu, auteur du «Daodejing» («Livre de la voie et de la vertu»), et Tchouang-tseu, rédacteur du «Zhuangzi», un recueil de fables philosophiques. L’une d’elles résume de manière saisissante l’esprit du tao: un arbre tordu, dont le menuisier ne peut faire de planches, vivra de sa belle vie au bord du chemin, tandis qu’un arbre bien droit sera coupé en planches puis vendu par le bûcheron. Le tao prône donc une vie d’insouciance, de spontanéité et de liberté en communion avec la nature.
Contre les maux de la sédentarité
Mais pour Fabrice Jordan, médecin à Yverdon-les-Bains et fondateur du centre Ming Shan, le tao est avant tout une pratique: «Ce courant spirituel a émergé en Occident dans les années 1990, bien après le bouddhisme, du fait de la répression religieuse et de la fermeture de la Chine communiste. Si ce premier centre taoïste européen a pu voir le jour, c’est que le taoïsme, en tant qu’art de vivre, est à même de répondre à bon nombre de problématiques contemporaines. Ses enseignements passant par le corps, avec des gymnastiques douces comme le qi gong ou le taï-chi-chuan, il est un excellent remède aux maux causés par la sédentarité. L’écologie interne et externe est également un des thèmes privilégiés du taoïsme qui insiste beaucoup sur une vie en harmonie avec la nature. Le tao prône également une sobriété heureuse très éloignée des excès de l’hyper-consommation. Enfin, il y a cette symbolique du yin et du yang, cette dualité complémentaire entre énergies féminine et masculine qui séduit tous ceux qui œuvrent pour une égalité entre les hommes et les femmes.»
Immortalité
Le tao entretient également un rapport étroit avec la médecine chinoise, ce qui explique qu’un praticien comme Fabrice Jordan s’y soit intéressé: «Le corpus médical chinois est basé sur la pensée taoïste. Alors que le bouddhisme est centré sur la notion d’éveil, le taoïsme parle d’immortalité.» C’est pourquoi la médecine chinoise est avant tout préventive: exercices physiques, principes diététiques basés sur la saisonnalité et la proximité des produits (encore un thème d’actualité!), phytothérapie, etc.
«Si la maladie survient, il existe des qi gong thérapeutiques pour soigner par exemple l’hypertension, sans parler de l’acupuncture, du massage tuina, etc.» Toutes ces thérapies seront donc proposées au sein du cabinet médical du centre Ming Shan tenu par Fabrice Jordan et un second praticien. En outre, 30 lits accueilleront des hôtes venus pour des séminaires, des retraites ou des cures personnalisées de un à cinq jours. Le temple, ouvert au public, abritera des cérémonies matin et soir animées par une nonne taoïste à demeure et des prêtres chinois en visite ainsi que des séances de qi gong et de méditation.
>> Infos sur www.mingshan.ch et journées portes ouvertes les 23 et 24 novembre.