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Jeux olympiques 2024

Tanja Hüberli et Nina Brunner, reines du sable

Qualifié pour les demi-finales du tournoi de beachvolley des JO à Paris, le duo suisse composé de Tanja Hüberli et de Nina Brunner s'est hissé dans le dernier carré de la compétition olympique. Malgré une prestation remarquable, elles expliquent pourquoi elles ne se laisseront pas distraire par la tour Eiffel. Et préfèrent ne pas trop rêver de la médaille d’or.

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Les beach-volleyeuses Nina Brunner et Tanja Hüberli

Nina Brunner (à gauche) et Tanja Hüberli au sujet de leur participation aux Jeux olympiques de Paris 2024: «Nous serons certainement plus nerveuses que lors d’autres tournois.»

Fabian Hugo

Elles ne sont pas les meilleures amies, mais de très bonnes. C’est ainsi qu’elles décrivent leur relation. Elles sont en duo depuis huit ans déjà. «Nous nous connaissons par cœur», déclare Tanja Hüberli, 31 ans, en jetant un regard à sa coéquipière, Nina Brunner, 28 ans. Celle-ci confirme en riant: «Exactement. Au restaurant, nous pouvons commander l’une pour l’autre.» Quand elles voyagent pour des compétitions ou des entraînements, elles savent parfaitement qui dormira de quel côté du lit dans la chambre d’hôtel: Nina vers la fenêtre, Tanja vers la porte. 

La «dream team» du beach-volley suisse qui s’est qualifiée pour la deuxième fois pour les Jeux olympiques, disputera les demi-finales du tournoi après une performance remarquable. Miss Hüberli et Miss Brunner ont remporté des succès majeurs l’année dernière, décisive pour la qualification. En août 2023, elles sont devenues championnes d’Europe, à Vienne, pour la deuxième fois. Au mois d’avril de cette année, elles ont décroché leur première victoire au niveau mondial, dans la ville mexicaine de Tepic. Leurs réussites de 2023 les emplissent de confiance en elles. «Nous savons désormais que nous sommes parmi les premières. Cette certitude nous rassérène», indique Tanja Hüberli. Il y a trois ans, elles étaient arrivées neuvièmes aux Jeux de Tokyo, qui avaient été reportés à cause de la pandémie de covid et s’étaient tenus dans des stades vides. «Ce fut une triste expérience, le sentiment olympique n’était pas de la partie. Mais c’est quand même utile d’avoir déjà vécu tout cela», explique Nina Brunner.

Imperturbables face à la tour Eiffel


A Paris, le duo Brunner-Hüberli foule le sable juste à côté de la tour Eiffel, devant 13'000 personnes. Le lieu a beau être époustouflant, il s'éclipse au profit de la compétition. «C’est un moment où nous sommes dans une sorte de tunnel, peu importe alors que nous soyons sur une plage au Brésil ou au pied du symbole de Paris», affirme Tanja Hüberli.

Envisagent-elles la médaille d’or à Paris? Le duo fait signe que non. Pour d’autres sportifs et sportives, l’or est le rêve d’une vie, ce pour quoi ils s’entraînent toute leur existence. Mais les objectifs ambitieux ont parfois soumis Tanja Hüberli et Nina Brunner à une pression impossible à gérer par le passé. «Nous avons constaté que des attentes trop élevées et l’envie de se surpasser sur une compétition en particulier ne nous étaient pas favorables. Dans cet état d’esprit, nos performances ont tendance à être moins bonnes.» Elles ne veulent même pas viser une place au classement. Toutes deux n’ont qu’une envie pour la fin du tournoi: pouvoir dire qu’elles ont tout donné. Tanja Hüberli ajoute tout de même timidement une remarque: «Nous ne serions pas satisfaites d’arriver neuvièmes, cette fois-ci.»

Pas de jeux psychologiques


Le duo ne révèle pas quelles adversaires elles préféreraient ne pas affronter. Elles se contentent de s’adresser un sourire espiègle. «Nous connaissons les techniques de jeu des autres équipes, mais elles connaissent aussi les nôtres. Cela a des avantages et des inconvénients.» Bien entendu, il y a toujours des adversaires qui jouent la provocation sur place, avec des gestes ou des cris. Notre duo ne pratique pas ces jeux psychologiques, ce n’est pas son style. «Nous préférons nous concentrer sur nous.»

Avant le match, elles se motivent avec le mantra «Be aggressive, be aggressive!» qu’elles chantent à tue-tête. «Nous devons apporter cette agressivité sur le terrain, et ensemble.» En effet, si l’une d’entre elles est en difficulté, l’autre doit la remettre sur pied. Tanja Hüberli explique les choses ainsi: «Comme je l’ai dit, nous nous connaissons par cœur. Et cela nous sera utile à Paris.»

Par Yara Vettiger publié le 7 août 2024 - 11:19