Derrière un mot plutôt mystérieux se cache la nouvelle exposition du Musée d’art et d’histoire de Genève. En effet, nous sommes peu nombreux à savoir ce qu’est un «surimono». En fait, ce sont des estampes japonaises qui pouvaient orner des cartes de vœux ou des feuillets offerts aux convives lors de réunions privées et qui ont vu le jour autour de 1750. Il faut savoir que le «surimono» a toujours été édité en très petites quantités, ce qui lui confère une rareté et confirme son côté précieux et luxueux. Ce tirage limité était une manière aussi de contrer la censure, car certaines gravures pouvaient être jugées licencieuses.
Pour ces œuvres au petit tirage, des techniques d’impression très sophistiquées étaient utilisées, car on avait recourt à une très large palette de couleurs, des couleurs dans lesquelles on mélangeait soit des poudres métalliques, soit de la poudre argentée. Le format, lui, était toujours le même, c’est-à-dire de 20 x 18 cm. Les motifs pouvaient varier, allant de la calligraphie à la représentation de paysages, de saisons et, bien sûr, de célébrations dans lesquelles les geishas étaient sur le devant de l’affiche. Une exposition fort instructive et très esthétique qui montre que les ancêtres des flyers avaient un panache encore inégalé aujourd’hui.
>> Découvrez l'exposition «Surimono»: jusqu’au 21 août au Musée d’art et d’histoire, rue Charles-Galland 2, Genève, 022 418 26 00, http://institutions.ville-geneve.ch/ fr/mah/.