Les monts enneigés sont splendides. Et dangereux. Il peut y avoir des avalanches, de brusques tempêtes, des crevasses, de la glace ou de la foudre. Chaque hiver, près de 33 000 skieurs ou snowboarders en Suisse et à travers le monde se blessent en pratiquant leur sport, pour un coût de 297 millions de francs par an (source: Suva).
L’assurance peut réduire ses prestations
Si vous causez un accident hors des pistes balisées, votre assurance accident assume les coûts de sauvetage, de soins et de perte de gain. Mais elle peut réduire ses prestations si l’accidenté a agi avec une désinvolture crasse ou pris un risque évident. Lorsqu’il s’est exposé à un danger particulièrement grand sans limiter le risque par des mesures de sécurité suffisamment raisonnables. Exemple: une randonnée à raquettes hors des tracés balisés alors que le danger d’avalanches est élevé.
En cas d’entreprise hasardeuse, l’assurance accident peut même, dans les cas graves, refuser totalement ses prestations, étant entendu que les frais de sauvetage restent couverts. Pour les alpinistes, par conséquent, une assurance complémentaire privée qui couvre d’éventuelles lacunes d’assurance vaut la peine.
Ski hors pistes: remontées mécaniques pas responsables
Les freeriders et les adeptes du hors-piste se font certes hisser sur les sommets par les remontées mécaniques mais ensuite ils choisissent volontairement de quitter les pistes balisées. Et donc le domaine que les exploitants doivent sécuriser dans toute la mesure du possible contre des dangers tels que les avalanches, domaine qui comprend la piste balisée proprement dite et une frange de 2 mètres de large sur ses bords. Les sociétés de remontées mécaniques doivent indiquer de manière claire et nette par des panneaux de mise en garde ou d’interdiction où s’arrête le domaine sécurisé. Mais des barrières ne sont exigibles qu’exceptionnellement. Hors pistes, les skieurs et snowboardeurs sont donc livrés à eux-mêmes et assument pleinement leur responsabilité. S’il se passe quelque chose, ils ne peuvent pas demander des comptes à l’exploitant des remontées mécaniques. Quant à savoir si leur assurance paiera, c’est une autre histoire.
Ascensions et randonnées avec guide: qui est responsable?
Lorsqu’on s’offre les services d’un guide de haute ou de moyenne montagne, on lui cède une partie de sa propre responsabilité. Celui qui fait profession de proposer des tours en dehors des pistes est soumis à la loi fédérale sur les activités à risque. Il doit être au bénéfice d’une autorisation et d’une assurance responsabilité civile. En outre, il doit prendre toutes les mesures appropriées pour ne pas mettre en danger la vie et la santé de ses clients. Les guides bénévoles du Club alpin suisse (CAS) ne sont pas soumis à cette loi mais, comme tous les guides, ils ont un devoir de précaution. Ils doivent préparer et planifier soigneusement la randonnée, trier les participants sur le volet, surveiller et encadrer le groupe. En cas d’accident, un guide n’est responsable que s’il a violé son devoir de précaution.
Balade à raquettes:
ouvrez l’œil!
Les randonneurs à raquettes s’aventurent souvent très loin des remontées mécaniques. Fondamentalement, ils sont seuls responsables de leur sécurité et d’éventuels dommages qu’ils pourraient causer. C’est le cas aussi bien sur les tracés balisés qu’en dehors. Certes, en principe les itinéraires balisés peuvent être suivis sans risque, mais même là il faut être sans cesse attentif et tenter d’anticiper de possibles dangers. Car si les exploitants de ces itinéraires sont tenus de prendre toutes les mesures techniques imaginables de sorte que nul ne subisse un dommage, ils ne doivent avertir ou même protéger d’un danger que si celui-ci ne saute pas aux yeux.
Important: les avalanches constituent le plus grand danger pour les adeptes de raquettes. Elles peuvent même pénétrer dans les forêts et se déclencher dans des clairières.
Skieurs hors pistes: les avalanches coûtent cher . Les amateurs de ski hors pistes à l’origine d’une avalanche sur le domaine skiable risquent d’être sanctionnés pour avoir perturbé l’espace public par leur négligence. Le Tribunal fédéral a récemment statué que trois freeriders avaient violé leur devoir de précaution en traversant une pente au-dessus d’une piste balisée et en déclenchant ainsi une avalanche. Vu la signalisation, le bulletin d’avalanches et leur expérience, ils auraient dû renoncer à leur escapade. Le Tribunal cantonal du Valais doit maintenant décider s’ils se sont rendus punissables. Si c’est oui, ils devront participer aux coûts générés par l’accident. Lorsque l’on quitte les pistes balisées, il faut donc prendre toutes les mesures de précaution utiles pour soi et pour autrui. C’est notamment le cas lorsque le danger d’avalanches est annoncé élevé.
* Traduit de l'allemand