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Musique

Sir Rod Stewart: «Moi, fatigué de chanter mes tubes? Jamais!»

En cinquante ans de carrière, Rod Stewart a vendu 250 millions de disques! Le musicien nous a ouvert les portes de sa propriété et s’est prêté au jeu des questions-réponses avec sa femme, Penny Lancaster. Au menu de la discussion: famille, bolides et monarchie anglaise.

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Le musicien écossais Rod Stewart prend la pose dans sa propriété de l’Essex au nord-est de Londres

Pour prendre la pose dans sa propriété de l’Essex, au nord-est de Londres, le rockeur écossais a adopté un de ses looks préférés.

Jonas Mohr

«Hi, nice to see you!» lance Rod Stewart. Une casquette blanche vissée sur la tête, il est assis à côté de sa femme, Penny Lancaster, sur un canapé de velours fleuri. Le couple se trouve dans sa propriété du comté d’Essex, au nord-est de Londres. Rod et Penny ont beau être mariés depuis près de vingt ans, ils semblent aussi unis qu’au premier jour. 

Classé 59e sur 100 dans le hit-parade des plus grands chanteurs de tous les temps établi par le célèbre magazine musical «Rolling Stone», Rod Stewart n’a pas besoin de publicité. Plein d’énergie à 79 ans, il est en tournée en Europe. Plusieurs dates sont aussi prévues à Las Vegas, où il jouera son nouvel album, «Swing Fever». Mais écoutons plutôt Penny Lancaster et Sir Rod Stewart, qui a été fait chevalier par le prince William. 

- Sir Rod Stewart, qu’est-ce que votre relation avec Penny a de particulier? 
- Rod Stewart: Nous ne laissons jamais traîner une dispute. Nous nous écoutons et, comme le dit Penny, nous essayons de laver notre linge sale immédiatement. Nous n’allons jamais nous coucher fâchés.
- Penny Lancaster: Notre lien est fort, il se passe de mots. Nous restons toujours en contact visuel, que nous soyons en tête à tête ou que nous dînions dans une salle bondée. 

Le musicien écossais Rod Stewart et sa compagne Penny Lancaster dans le jardin de leur manoir avec leurs chiens Bubbles et Lily

Complices, Rod Stewart et Penny Lancaster dans le jardin de leur manoir avec leurs chiens Bubbles et Lily (à droite).

Jonas Mohr

- Comment vous êtes-vous rencontrés?
- Penny:
Totalement par hasard. En 1998, à Noël, à la discothèque de l’hôtel Dorchester, à Londres, un ami m’a priée de demander un autographe à Rod. Nous nous sommes appréciés. Plus tard, le bassiste Carmine Rojas, leader du groupe de Rod, lui a avoué qu’il avait mon numéro. Mais il a ajouté que ce n’était pas le moment de m’appeler, car Rod était en plein divorce. Il a donc attendu neuf mois pour le lui donner. Ensuite, notre premier rendez-vous a eu lieu dans un restaurant italien de l’Essex, avec des amis. Puis, j’ai fait mon tout premier voyage à Los Angeles pour voir Rod en concert. Il se produisait à Las Vegas à l’occasion du changement de millénaire. La première année, nous avons entretenu une relation à distance. J’habitais en Angleterre, Rod aux Etats-Unis. Nous passions des heures à nous raconter nos vies au téléphone. Dès le début, nous avons été totalement honnêtes l’un envers l’autre. 

- Rod avait déjà six enfants...
- Penny: Oui. Je me devais aussi d’être authentique avec eux pour qu’ils m’acceptent. Impossible de jouer un rôle pour plaire à tout le monde, je me suis donc montrée telle que j’étais. A la longue, ils ont fini par me faire confiance.

- Rod, pourquoi vous montrez-vous si souvent en famille sur Instagram?
- Je poste des moments importants pour moi. Le problème des réseaux sociaux, c’est que les gens deviennent fous lorsqu’ils reçoivent des commentaires négatifs. Certains vont même jusqu’à se suicider. Moi, je ne lis pas ce style de trucs.

- Penny, comment est-ce de vivre avec une star du rock?
- Rod se penche, feignant l’indignation: Vous pensez à un point particulier de mon histoire?

- Non, mais d’après les clichés, les rockeurs mènent une vie débridée. Est-ce votre cas?
- Rod lance un regard amusé à Penny: Alors, tu t’es déjà inquiétée?
- Penny: Non. Heureusement pour moi, j’avais 27 ans quand nous nous sommes rencontrés. Je n’étais donc pas une adolescente qui tombait amoureuse d’une vedette. Certes, c’était excitant de sortir avec quelqu’un de célèbre qui a une vie aussi extraordinaire. Mais j’ai vite compris que cela signifiait être sans cesse sous surveillance. C’est ce qui a été le plus difficile. J’ai dû apprendre à me montrer prudente, notamment dans mes relations avec les médias. Le public a tendance à tout interpréter de façon négative.

- De quoi auriez-vous envie de parler?
- Rod: De ce que je fais pour rester en forme. Mais les journalistes ne m’interrogent jamais là-dessus.
- Penny intervient: Effectivement, Rod adore évoquer ce sujet. Car, comme vous le voyez, il n’a rien de l’homme moyen de 79 ans. (Rires.) J’ai du mal à le suivre: il s’entraîne trois ou quatre fois par semaine, même en tournée. J’apprécie les soins du visage et les massages; lui ne tient pas plus d’une demi-heure. C’est un bourreau de travail, parfois un emmerdeur, il est incapable de rester en place. Pas parce qu’il y est obligé, mais parce qu’il adore son métier.

- Rod, parlons de vos trains miniatures...
- Rod Stewart: Volontiers, c’est une vraie passion!

- Vous avez construit d’immenses décors hyper-réalistes, notamment de New York.
- Rod Stewart: Je tiens à préciser que je n’ai pas fait cela tout seul. Je pense en avoir fabriqué 80%. Tout a commencé en 1994 à Beverly Hills, où j’ai fait bâtir un grenier pour mes trains miniatures, auxquels je me suis intéressé toute ma vie. Il y a cinq ans, lorsque nous avons décidé de revenir au Royaume-Uni, Penny m’a encouragé à les emporter. Je lui ai répondu que c’était impossible. Nous avons déniché des spécialistes qui ont tout démonté là-bas et tout remonté ici. Ces paysages ferroviaires ont traversé l’Atlantique dans deux conteneurs et sont arrivés en bon état. 

Il y a quelques années, dans le magazine anglais «Railway Modeller», Rod Stewart dévoilait pour la première fois les maquettes de paysages ferroviaires qu’il construit lui-même.

Il y a quelques années, dans le magazine anglais «Railway Modeller», Rod Stewart dévoilait pour la première fois les maquettes de paysages ferroviaires qu’il construit lui-même.

STEVE CRISE/RAILWAY MODELLER

- Vous êtes aussi un fan de foot. Pendant que vous serez en tournée en Allemagne, un match de l’Euro entre l’Ecosse et la Suisse aura lieu à Cologne. Y assisterez-vous?
- Il se déroule effectivement l’un des rares soirs où je ne serai pas sur scène. Mais non, je ne vais pas y aller.

- Pourquoi?
- Parce que si je m’y rends, je vais boire et hurler pour encourager mon équipe. C’est toujours pareil, je me déchaîne et je finis aphone. Mais c’est dommage, car depuis 1974, je n’ai pas raté un seul match de l’Ecosse à l’Euro ou en Coupe du monde.

Le musicien écossais Rod Stewart

Enfant, Rod rêvait de devenir footballeur professionnel. Aujourd’hui, ce fan inconditionnel du Celtic Glasgow tape encore volontiers dans le ballon dans son jardin.

Jonas Mohr

- Comment entretenez-vous votre célèbre voix?
- Ah, voilà une excellente question! Je ne peux plus faire de bêtises comme avant, fini les nuits blanches. (Il éclate de rire.) Je dois boire beaucoup d’eau, réchauffer puis refroidir ma voix. J’évite de trop parler pendant la journée. Bref, je m’en occupe comme si c’était l’un des joyaux de la couronne.

- En 2016, vous avez été sacré chevalier par le prince William. Vous aviez déjà marqué l’histoire de la musique, cet hommage n’est-il pas arrivé un peu tard?
- Pas du tout! Quelques années auparavant, mes contributions musicales m’ont valu d’être nommé commandeur de l’Empire britannique. Ces récompenses me font très plaisir.

- Quel lien entretenez-vous avec la famille royale?
- C’est assez spécial. Sans aller jusqu’à prétendre que nous sommes proches du roi Charles, nous avons des discussions intéressantes avec lui. Nous travaillons depuis longtemps pour The Prince’s Trust, son organisation caritative.

- Penny, vous avez suivi une formation d’auxiliaire de police il y a quelques années. Vous avez même réalisé des tâches importantes.
- Oui, je suis agente volontaire de la police londonienne. Je suis de service une fois par semaine, gratuitement. Nous avons les pouvoirs des agents ordinaires, nous pouvons notamment procéder à des arrestations. Je suis par exemple très fière d’avoir participé aux funérailles de la reine et au couronnement du roi, des moments incroyables.

- Accompagnez-vous Rod en tournée?
- Je partage mon temps entre nos deux fils et Rod. Comme il va tourner en Europe, ce sera facile de le rejoindre quelques jours. Lui aussi s’occupe de nos garçons. Il y a quelques semaines, il les a emmenés en Ecosse pour assister à la victoire de son équipe de football préférée, le Celtic Glasgow.

- Organisez-vous des fêtes de famille avec les autres enfants de Rod? 
- Oui, mais c’est parfois difficile de réunir tout le monde au même endroit. Rod avait 17 ans lorsqu’il a été père pour la première fois. Sa petite amie de l’époque avait le même âge. Il était alors inacceptable de devenir parents sans être mariés. Tous deux étaient encore très jeunes, ils n’avaient pas de travail et ont donc décidé de faire adopter leur petite fille. Elle a eu de merveilleux parents, mené une vie heureuse et n’a découvert l’identité de son père biologique qu’à 18 ans. Sans être très proches, ils ont un lien. En revanche, nous organisons des réunions avec ses autres enfants.

- Parlons enfin d’une autre de vos passions: les voitures.
- Rod: Je n’ai pas attendu d’être célèbre et de gagner beaucoup d’argent pour aimer les voitures de sport. Pas les modèles anciens, les récents. Aujourd’hui, j’ai trois Ferrari, une Lamborghini et deux Rolls-Royce dans mon garage.

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Thomas Kutschera
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Par Silvia Binggeli et Thomas Kutschera publié le 3 juillet 2024 - 12:06