Nous avons haleté avec elle jusqu’au bout. Partira, partira pas? Fin du suspense le samedi 3 juillet dernier: l’équipe suisse d’athlétisme s’envolera bien avec la Lausannoise Sarah Atcho, retenue pour le relais 4 x 100 m à Tokyo. Cela n’était pourtant pas gagné. La sprinteuse le confesse, elle vit la pire saison de sa carrière depuis ses débuts en professionnel.
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Si l’année dernière est chaotique pour tout le monde, elle est particulièrement harassante pour la Lausannoise. En janvier, elle se fait enlever une partie du ménisque, mais l’opération apporte son lot de complications et l’athlète ne peut plus plier le genou à cause d’un kyste logé dans l’articulation. Sarah Atcho est réopérée quatre mois plus tard. Après un confinement passé près de sa famille et de son compagnon à Lausanne, la carrière de la sprinteuse prend un nouveau tournant puisqu’elle annonce en octobre son déménagement pour Louvain en Belgique. Là-bas, elle rejoint Jacques Borlée (le père des sprinteurs belges Jonathan et Kevin Borlée) et met de ce fait un terme à une expérience saint-galloise infructueuse qui n’aura finalement duré qu’un an.
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Les semaines qui précèdent l’annonce des sélectionnés pour la délégation suisse d’athlétisme sont donc particulièrement stressantes pour la jeune femme. «J’étais extrêmement tendue, mais finalement mon expérience dans le relais (elle fait partie de l’équipe suisse depuis 2015, ndlr) m’a sauvée», nous explique Sarah Atcho depuis le taxi qui l’amène à l’aéroport de Bruxelles, d’où elle rejoindra la Suisse avant le Japon. «Honnêtement, pour moi, c’est du pur plaisir aujourd’hui, du bonus. Je ne pensais plus partir et je suis très contente d’avoir la confiance de la fédération. C’est maintenant à moi de montrer au coach national ce que je vaux et pourquoi j’ai ma place sur la piste plus qu’une autre!»
En espérant retrouver la joie sur son visage, la même que celle d’un soir d’octobre 2019. A Doha, Sarah Atcho avait été l’une des artisanes de la quatrième place du relais suisse aux Championnats du monde d’athlétisme, juste derrière la Jamaïque, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Rien que ça.
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