On reconnaît les vignes de la Cave Caloz, à Miège, au-dessus de Sierre, parce que les herbes y prospèrent et que les moutons y paissent. C’est le choix de Sandrine Caloz, qui est aux commandes et qui ne donne pas dans le compromis. Les 7 hectares qu’elle exploite avec ses parents sont certifiés Bourgeon Bio. Ici, pas de chimie de synthèse: «On traite la vigne, bien sûr, mais différemment.»
A l’évidence, le résultat est un succès. En tout cas à l’aune des titres, des prix et des distinctions que la jeune vigneronne cumule à 34 ans. En 2019, Sandrine a tout juste 30 ans quand elle est nommée Vigneronne bio suisse de l’année. Depuis, elle a tout naturellement trouvé sa place dans la liste des 150 meilleurs vignerons de Suisse élus par le GaultMillau, qui l’avait déjà nommée «Rookie» (talent prometteur) en 2020. Puis il y a le prestigieux magazine Robert Parker Wine Advocate qui ne tarit pas d’éloges sur les vins de la Cave Caloz. En 2020, «Le Nouvelliste» citait Stephan Reinhardt, le célèbre critique: «Parmi tous les nouveaux et jeunes producteurs que j’ai rencontrés cette dernière année, Sandrine [Caloz] est la découverte la plus excitante. Ses vins sont subtils, peaufinés et pleins d’énergie et de personnalité.» Du coup, ces mêmes vins obtiennent des cotations plus que flatteuses et se vendent à Manhattan à prix d’or.
En Suisse, les tarifs de la Cave Caloz restent très raisonnables (de 15 à 38 francs la bouteille), mais tous ces compliments ne sont pas sans effet: «Beaucoup de nouveaux clients sont venus spontanément à la suite des nombreuses retombées médiatiques. Cela m’a permis de moins m’occuper de la vente et du marketing et de me concentrer sur la vigne et sur la cave.»
Une cave qui met en bouteilles 15 cépages. Autant dire qu’il y a de quoi s’occuper. Surtout si l’on vise un résultat optimal: «Mon papa a beaucoup investi dans la mécanisation du domaine pour l’entretien des sols», se félicite la vigneronne. Mais la vendange, elle, se fait à la main. Et comme la signature de la maison, c’est celle de Sandrine, elle a l’oeil à tout. Pas évident, avec trois joyeuses fillettes, Sélène, 6 ans, Leïla, 4 ans, et Aïda, 1 an et demi... qui semblent avoir hérité de l’énergie et de la détermination de leur maman.
«Heureusement, Taylan, mon mari, est merveilleux, lance Sandrine. Il a adapté son temps de travail pour pouvoir s’occuper de nos enfants. Il a aussi pris mon nom, car il sait que la cave s’appelle Caloz et combien c’est important pour moi.»
Histoire de famille
En effet, la Cave Caloz est une histoire de famille, depuis trois générations. Tout a commencé en 1960, lorsque Fernand, le grand-père, construit la cave. Conrad et Anne-Carole, les parents, ont ensuite pris la relève et lancé la démarche bio. Et si lamaison ressemble à une paisible villa sertie dans le vignoble, sous terre, c’est un vrai labyrinthe de caves et de locaux de stockage.
Des espaces que Sandrine compte mieux mettre à profit à l’avenir: «L’évolution climatique nous incite à reconsidérer nos manières de faire. Quand on perd presque tout un millésime pour cause de gel ou de mildiou, comme en 2017 ou en 2021, il faut des liquidités. Or si tous les vins de l’année précédente sont vendus, c’est impossible.» Désormais, une partie de la récolte sera donc stockée: «En plus, cela permet de tester le potentiel de garde de nos vins.»
>> Pour en savoir plus: www.cavecaloz.ch
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