L’économie mondiale connaîtra une croissance inférieure à la moyenne au cours de la nouvelle année. Les banques centrales ont fortement augmenté les taux directeurs afin de contenir l’inflation. La hausse rapide des taux d’intérêt freine la demande économique et donc la croissance économique dans le monde entier. Le creux conjoncturel a toutefois aussi ses bons côtés: la pression inflationniste s’affaiblit, les problèmes de la chaîne d’approvisionnement s’atténuent et les banques centrales pourront donc probablement mettre fin aux hausses des taux directeurs au cours du second semestre. Le chômage devrait rester faible, ce qui laisse présager un recul pas trop important de la performance économique.
Sur les marchés financiers, une grande partie de ces évolutions devrait déjà être considérée dans les prix actuels. La majorité des acteurs du marché s’attendent à un recul intermédiaire de la performance économique, tant dans la zone euro qu’aux Etats-Unis. Avec la hausse des taux d’intérêt, les valorisations ont également baissé en 2022, ce qui ouvre des opportunités pour les actions. La plupart des entreprises cotées en bourse peuvent bien supporter une baisse modérée de la rentabilité en cas de baisse ou de stagnation de la demande, car elles ont fortement étendu leurs marges pendant la pandémie. Autre point positif: en cas de baisse conjoncturelle modérée, les marchés financiers trouvent généralement le fond dès le milieu du ralentissement. Avec la fin imminente des hausses des taux directeurs, les perspectives pour les obligations et l’immobilier se sont également améliorées.
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Nous recommandons aux investisseurs de rester largement diversifiés dans leurs placements au cours de la nouvelle année. Il est recommandé de définir la stratégie de placement avec un spécialiste. L’horizon de placement, le besoin en capital et la disposition personnelle à prendre des risques sont les facteurs décisifs. La stratégie doit ensuite être mise en œuvre de manière simple et peu coûteuse. Des produits chers dans le portefeuille réduisent la performance à long terme. Les produits qui reproduisent un indice, comme les ETF, sont un meilleur choix. Il est ensuite important de rester fidèle à sa stratégie, notamment pendant les phases de baisse des cours. Essayer de sortir des phases de baisse et d’y revenir au plus bas échoue presque toujours. En raison de la situation politique incertaine et de l’affaiblissement de la croissance économique, nous accordons actuellement un peu plus de poids aux secteurs défensifs dans le domaine des actions. Dans le domaine des obligations, nous recommandons de préférer les obligations de qualité de placement aux obligations à haut rendement.
Avec 1000 francs, je fais quoi ? Les conseils de Roland Bron
100 à 200 francs dans des obligations étrangères (couvertes en CHF)
Avec l’ajout d’actions étrangères, les obligations étrangères ont également leur place dans un dépôt suisse. Celles-ci devraient toutefois être couvertes en francs suisses afin de ne pas s’exposer inutilement aux risques de change. En outre, le niveau plus élevé des taux d’intérêt, surtout aux Etats-Unis, peut être utilisé pour améliorer le rendement des obligations.
200 à 300 francs dans des actions suisses
Pour cela, nous recommandons des ETF qui répliquent de larges indices. Les ETF sur des indices comme le SPI ou le SMI sont à privilégier.
200 à 300 francs dans des actions étrangères
Un seul investissement dans un indice de marché large comme le MSCI Word ou le MSCI All Country World permet d’obtenir une diversification suffisante, même avec un montant d’investissement plus faible. Les paris sur des actions individuelles ne portent généralement pas leurs fruits.
150 à 250 francs dans des obligations suisses
Les obligations diversifient le risque des actions dans le portefeuille et produisent de nouveau des rendements positifs depuis cette année. Elles sont indispensables dans un portefeuille équilibré. De plus, le moment actuel est un point d’entrée intéressant, les obligations ayant baissé d’environ 10% l’année dernière.
50 à 150 francs dans l’immobilier suisse
L’immobilier suisse permet d’augmenter la diversification et donc la stabilité du portefeuille. Après la chute d’environ 15% l’année dernière, l’évaluation de cette classe d’actifs est redevenue plus attrayante.
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30 à 100 francs suisses en cash
Le fait de conserver une certaine liquidité donne à l’investisseur une marge de sécurité. Il peut ainsi éviter – ou du moins réduire – le risque de devoir vendre des titres en dépôt à un moment inopportun pour des raisons financières.