Le titre de cet édito est aussi le sujet d’une dissertation que l’on me donna à faire à la suite d’un fou rire incontrôlable que j’avais eu en classe. L’origine de cette rigolade intempestive, je ne m’en souviens pas. Pas plus que du texte que j’ai dû écrire durant ces quatre heures de colle le mercredi. En revanche, impossible d’oublier la prose de ma comparse en crime qui s’est donné beaucoup de mal à démontrer que Rabelais avait tout faux car les animaux aussi riaient. Pour exemple, elle n’avait pas hésité à parler des hyènes, des dauphins et des ânes. Inutile de dire que ce trait d’esprit n’a pas été du goût de notre prof de français, Mlle Lalanne, qui nous a renvoyées à la case retenue le mercredi suivant.
Aujourd’hui, certains scientifiques ont démontré que, puisque certaines bêtes jouent et s’amusent entre elles, il n’est pas impossible que le jeu déclenche le rire chez ces espèces. Possible puisque finalement l’homme est une espèce animale, sophistiquée certes, mais animale néanmoins. Quoi qu’il en soit, il semblerait que le déclenchement des zygomatiques soit d’actualité en Suisse romande ces prochains jours et donc dans nos pages. En effet, l’actualité culturelle du moment place l’humour en tête d’affiche. Et cela fait du bien.
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En tête de liste, Patrick Chappatte, qui a décidé de monter sur les planches (pages 12 à 17) pour faire sourire autrement qu’en étant planqué derrière ses dessins. Pour celui dont les croquis sont le résultat «d’un acte de digestion de toutes les choses acides qui font l’actualité», le spectacle dessiné est un excellent moyen de mettre en avant des sujets tels que la liberté d’expression, les questions de genre ou encore l’intelligence artificielle.
Justement, l’intelligence artificielle ou la technologie de pointe seront au coeur de «Connecté», le nouveau show de Yann Lambiel (pages 34 à 38), qui, pour son nouveau défi, s’amuse dès le 25 janvier prochain à faire voyager les spectateurs au coeur de son cerveau en ébullition. Bien sûr, les procédés de pointe utilisés pour cette narration théâtrale ne sont que des artifices, ultra-sophistiqués certes, pour permettre au technophobe qu’est le comique valaisan de se mettre en danger et de faire rire, évidemment.
Autres amuseurs de grand chemin, le Suisse alémanique Beat Schlatter (inconnu chez les Romands) et notre Vincent Kucholl (pages 26 à 31). Les deux comparses sont à l’affiche de «Ciao-ciao Bourbine», une comédie sur le multiculturalisme qui sort sur nos écrans le 17 janvier. Le postulat de ce film ne manque pas de sel: à la suite d’une nouvelle loi, toute la Suisse passe au français et «tchüss» l’allemand et l’italien. Ce long métrage est la preuve en images que, malgré la barrière des langues et des mentalités, l’humour rassemble. Une jolie leçon de vie qui devrait nous mettre le sourire aux lèvres et du baume au coeur en ces temps tristounets.
Au menu de «L'illustré-TV8» disponible dès ce mercredi 17 janvier en kiosque:
- En couverture: Le dessinateur de presse Patrick Chappatte monte sur scène
- Reportage: Auprès des SDF de Lausanne et de Genève lors de deux nuits de grand froid
- Duo de choc: Beat Schlatter et Vincent Kucholl dans une comédie 100% suisse
- Interview perso: La photographe Virginie Rebetez raconte son attrait pour les morts
- Rencontre: Yann Lambiel, un humoriste hyper-connecté
- Hommage: Adieu à Franz Beckenbauer
- Série: «The Crown» tire sa révérence après six saisons
- Santé: Dossier électronique du patient: ça avance lentement mais sûrement