Voici une exposition originale qui met en avant le travail de différents artistes qui souhaitent dénoncer les dérives d’un capitalisme néolibéral, la violence humaine sous toutes ses formes, la planète qui s’effrite et bien d’autres maux qui avilissent nos civilisations jusqu’à les rendre absurdement inhumaines. Bien sûr, «Résister, encore» (c’est le nom de l’exposition) trouve à nos oreilles et à nos yeux un écho tout particulier en ce moment avec l’Ukraine et la fin d’une pandémie qui ne demande qu’à redémarrer.
Ainsi, on peut découvrir, parmi la production des 15 artistes invités, les gigantesques Crossblocks de Fabrice Gygi destinés au maintien de l’ordre dans les rues, l’installation vidéo du Sud-Africain William Kentridge, qui superpose les exactions de la Chine maoïste à celles de l’apartheid en Afrique du Sud, ou encore celle de Kimsooja intitulée Archive of Mind qui incite le visiteur à méditer en laissant libre cours à ses mains pétrissant de l’argile. Mais l’œuvre la plus émouvante est probablement celle de Teresa Margolles. En effet, la plasticienne mexicaine nous donne à voir une immense broderie traditionnelle maya sur un tissu imprégné du sang du corps d’une femme morte assassinée. C’est à la fois beau, sidérant et émouvant.
>> «Résister, encore», une exposition visible jusqu’au 15 mai, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, place de la Gare 16, Lausanne, 021 316 34 45, www.mcba.ch