Une perte d’élan, d’envie, d’énergie, en continu ou presque, ou des symptômes plus trompeurs, mêlant troubles du sommeil ou digestifs, maux de tête, irritabilité, difficultés de concentration, perte d’appétit ou à l’inverse fringales incessantes: la dépression peut prendre des formes multiples. Dès lors, en cas de doute, de malaise qui s’installe au fil des semaines, le mot d’ordre est clair: ne pas hésiter à consulter. «La marche à suivre sera ensuite à envisager au cas par cas, selon le degré de sévérité et au sein d’une relation de confiance avec le médecin», souligne le Dr Hofmann, psychiatre et chef de clinique au sein de l’unité de psychopharmacologie clinique des HUG.
Ainsi, le plus souvent, pour les dépressions dites «légères», un suivi régulier – par le médecin généraliste ou un psychiatre par exemple – est recommandé, associé à une psychothérapie. Pour les dépressions modérées à sévères, un traitement par antidépresseurs est préconisé, si possible associé à une psychothérapie. Pour rappel, les antidépresseurs le plus souvent prescrits aujourd’hui sont dits de «deuxième génération». Leur nom: inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine/noradrénaline (IRSN) ou encore inhibiteurs sélectifs de la recapture de la noradrénaline et de la dopamine (IRND). Similaires en termes d’action, ils se distinguent surtout par leurs effets secondaires et sont donc prescrits selon le profil du patient.
A noter que la durée du traitement est un enjeu essentiel. Et pour cause, plusieurs phases régissent l’action des antidépresseurs afin de traiter la phase aiguë de la dépression, puis de maintenir et de consolider le rétablissement. Un arrêt prématuré du traitement expose donc à un risque de rechute. Ainsi le traitement est à envisager sur six mois au moins après la rémission, autrement dit le retour à un état normal, et peut dépasser les deux ans en cas de nouvel épisode dépressif.