L’été favorise le contact avec la culture. Davantage de temps libre à disposition, c’est, pour beaucoup d’entre nous, se frotter à de nouvelles expériences musicales, lire d’autres auteurs ou se rafraîchir en visitant des expos. S’il y a un monde d’après la pandémie, c’est bien celui de la consommation culturelle.
En 2022, nous ne sommes plus les mêmes amateurs d’art. Alors que beaucoup craignaient qu’un nouveau variant d’Omicron limite notre appétit à se coller les uns contre les autres, c’est tout l’inverse qui se produit. Comme l’a prouvé l’affluence des premiers festivals de l’été. La vie reprend et nous souhaitons la célébrer en goûtant aux arts les plus vifs. Ce n’est pas pour rien, par exemple, que le théâtre de la Comédie à Genève engrange des abonnés à toute vitesse. Un nouveau bâtiment et une programmation remarquable font la différence. Là où il y a un pouls qui bat, les curieux ont envie d’aller s’en emparer. Jusqu’au tournis.
La fréquentation des salles de cinéma s’avère par contre beaucoup plus fragile. Là, c’est 30% en moins. Terrible pour les exploitants et tout le système de diffusion. La faute en revient aux créateurs de films qui ne correspondent plus aux attentes du public, notamment dans l’espace francophone. Qui a encore envie de voir une production française moyenne basée sur une histoire mille fois revisitée? Les séries TV, les jeux vidéo et même les réseaux sociaux – eh oui, même eux – ont pris le dessus face à ce septième art conçu de manière pantouflarde.
Le public qui a pris l’habitude des plateformes de streaming ne reviendra pas dans les salles. Sauf s’il en a pour son argent avec un blockbuster spectaculaire ou une histoire dans l’air du temps à laquelle il peut s’identifier. Le covid a renforcé un dernier phénomène, qu’on soulignait déjà avant la pandémie: le lecteur est une lectrice, les personnes suivant une formation continue sont plutôt des femmes et le genre féminin est largement surreprésenté dans les lieux d’art. Les femmes sont partout, ou plutôt, les hommes ne sont nulle part. La cause n’est pas perdue: les créateurs ont la moitié de l’humanité à conquérir.
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