En moyenne, les rentiers et rentières reçoivent en Suisse 1772 francs par mois de l'AVS. Ainsi que 1767 francs de la caisse de pension. Soit au total 3539 francs.
Le salaire mensuel moyen des personnes âgées de 50 à 65 ans est pourtant de 7355 francs – soit plus du double. En fin de compte, la perte n'est pas tout à fait aussi importante car les statistiques sur les revenus sont basées sur les salaires bruts, dont sont encore déduites les cotisations sociales, tandis que les statistiques des nouvelles rentes prennent en compte les montants nets versés.
Néanmoins, environ 40% des revenus antérieurs tombent avec la retraite, d'un jour à l'autre. Selon la situation personnelle, cela peut être plus ou moins. Si, à la suite d'un divorce, il y a un trou dans la caisse de pension, il manquera probablement plus.
Beaucoup de temps, peu d'argent
Dans le même temps, les retraités disposent également de temps durant leurs journées – le temps de dépenser de l'argent, dont ils ne disposent soudainement plus. Et les dépenses ne diminuent pas automatiquement. Certes, les coûts de déplacement au travail tombent, mais, à l'inverse, les coûts liés à la maladie ont tendance à augmenter; en fin de compte, souvent un jeu à somme nulle. Nombreux sont ceux à qui cela fait peur. Pourtant, la retraite paraît plutôt une raison de se réjouir: enfin du temps pour toutes ces belles choses auxquelles l'on a toujours dû renoncer.
Il n'est pas nécessaire d'avoir peur – pour autant que l'on se prépare à cette nouvelle situation. «Plus tôt on commence à planifier financièrement sa retraite, plus les coupes nécessaire pour mener une bonne vie aussi durant la retraite sont réduites», explique Iwan Brot, planificateur financier à Schwyz.
Le plus tôt vaut le mieux
Un exemple de calcul: afin de disposer à la retraite de 300'000 francs en plus des rentes de l'AVS et de la caisse de pension, il faudrait économiser 2037 francs chaque mois, si l'on ne commence à faire cela qu'à l'âge de 55 ans. Impossible pour de nombreuses personnes. Si, en revanche, l'on commence déjà à 35 ans, ce ne sont «que» 432 francs – ce qui est déjà plus réalisable. Les deux exemples partent du principe que l'argent économisé a un rendement annuel d'environ 4%. Ce qui est tout à fait réaliste avec des investissements en actions – un plan d'épargne en fonds, par exemple – même avec les faibles taux d'intérêt actuels.
«Beaucoup de monde sous-estime l'effet des intérêts composés», ajoute Iwan Brot. Plus l'argent est investi longtemps, meilleurs sont les rendements, et plus il en reste pour soi-même au final. Même si chacun peut et doit également influencer l'AVS et la caisse de pension: «L'alpha et l'oméga de la planification de la retraite, c'est la prévoyance privée, soit le troisième pilier», indique le spécialiste. Son influence sera d'autant plus importante que l'AVS est menacée par la démographie et les mesures d'assainissement qui n'ont pas abouti jusqu'à présent.
Examiner la situation en matière de logement
Améliorer les revenus de l'AVS et de la caisse de pension par la prévoyance privée est une chose. Mais le levier peut et doit être également être activé de l'autre côté, au niveau des dépenses. «Durant la phase d'activité professionnelle mais également après», souligne Fritz Schiesser du Beobachter. Epargner peut paraître démodé et évoquer la privation: «Mais seuls ceux qui maîtrisent leurs dépenses peuvent maintenir leur budget en équilibre.»
«Le plus important poste de dépenses, qu'il faudrait examiner régulièrement, est la situation en matière de logement», conseille Fritz Schiessen. Cela vaut aussi bien pour les locataires que pour les propriétaires. En tant que locataire, en vieillissant, cela ne fait aucun sens de rester dans un appartement devenu trop grand après le départ des enfants. Certes, un déménagement représente également une dépense mais à long terme cela en vaut généralement la peine.
Pour les propriétaires se pose en revanche souvent la question de savoir si et dans quelle mesure il faut amortir l'hypothèque – et s'ils peuvent même se le permettre financièrement. Dans ce cas également, un déménagement dans un objet plus petit peut assainir durablement le budget.
Epargner n'est absolument pas toujours synonyme de privation. Choisir une caisse maladie plus avantageuse n'implique pratiquement aucun inconvénient mais permet d'économiser plusieurs centaines de francs par année. Extrapolé à toute une vie, cette mesure à elle seule peut faire une différence déterminante entre ce que l'on peut encore se permettre après 65 ans ou pas.
*Traduit de l'allemand