Yves Crettaz, 22 ans, étudiant en tourisme, Vissoie (VS)
En apprenant la nouvelle, Yves Crettaz a déballé les banderoles des Journées mondiales de la jeunesse 2016 et les photos de François, à l’image d’un supporter de foot. Quand il revient sur l’événement de Cracovie, l’étudiant de 22 ans originaire de Vissoie (VS) parle de vacances fun avec ses potes… et son idole. «Je préférerais serrer la main du pape que celle de Ronaldo.»
Si une messe a lieu, Yves se rendra à Genève, avec les pratiquants de T’as où la Foi?, un site internet qui regroupe toutes les jeunesses catholiques du canton. A Rio, lors de son voyage pour les JMJ 2013, Yves Crettaz était «à 2 mètres du pape», s’enthousiasme-t-il. «On était une centaine à s’être déplacés jusqu’au Brésil, alors à Genève, on va organiser une descente avec plusieurs bus.»
Depuis l’enfance, il accompagne sa famille à la messe du village. «Les cérémonies manquent de dynamisme, c’est pourquoi j’ai décidé de suivre les préceptes du pape François qui suggérait que pour évangéliser les nouvelles générations, les croyants du même âge se devaient de montrer une nouvelle image de l’Eglise.» Yves organise alors des messes après-ski, puis crée le festival Open Sky, à Fully (VS). En 2017, 1200 personnes ont dansé gratuitement sur les remix religieux des groupes invités.
Joëlle et William Frei, 61 et 67 ans, retraités, Donatyre (VD)
«Sa présence en Suisse est exceptionnelle», s’enthousiasment cet ancien diplomate en Chine et à Bruxelles et son épouse, fervents catholiques et responsables de l’Adoration perpétuelle, une chaîne de prière créée par des laïques où une centaine de fidèles se relaient 24 heures sur 24 pour prier à la chapelle des Cordeliers de Fribourg. «Le pape François vient d’encourager les prêtres à enseigner cette prière, pour nous, c’est très important», explique Joëlle Frei, avant d’indiquer qu’elle et son mari feront bien sûr tout leur possible pour vivre l’événement en juin à Genève.
«Sa simplicité, sa grande profondeur, son engagement pour l’écologie pour protéger notre maison commune, la terre, me touche particulièrement, affirme William Frei. C’est le pape qu’il fallait à notre temps, le pape dont nous avions besoin à ce moment précis de notre histoire. Dans cette société actuelle du tout planifié, son message qui prône la spontanéité, la créativité, le vivre-ensemble est primordial.» Ce père de cinq enfants est peu étonné que l’aura du pape dépasse de loin les frontières de l’Eglise catholique. «Ce n’est pas pour rien qu’il a choisi Genève et le Conseil œcuménique des Eglises. François évoque toujours «l’unité dans l’amitié.»
Laurent Passer, 53 ans, enseignant et écrivain public, Fribourg
Tout ce qui touche au Vatican le passionne. Ce catholique décoré de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand a assisté à plusieurs audiences générales à Rome et il a une photo dédicacée du pape dans son bureau. L’enseignant de français sera bien sûr à Genève en juin. La venue du pape au Conseil œcuménique des Eglises l’enthousiasme et il se demande même si François ne va pas créer la surprise en annonçant que l’Eglise catholique intègre l’institution comme membre à part entière plutôt que de se contenter d’un statut d’observateur. «Si Jean-Paul II, c’était la charité et l’amour, Benoît XVI la foi, l’action de François est marquée du sceau de la miséricorde, cette attention toute particulière pour les pêcheurs. C’est un pape austère, certes, qui ne dit pas autre chose que ses prédécesseurs, mais il insiste beaucoup sur le pardon pour tous, le non-jugement, et ce message-là me touche particulièrement. En cinq ans, il n’a jamais rappelé la norme dans aucun de ses discours. Le pape François est plus un médecin, quelqu’un qui veut guérir, qu’un juge qui condamne!»