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Philippe Lucas: «C’est un plaisir d’entraîner Jérémy Desplanches, il est intelligent»

Façonneur de torpilles, le charismatique Philippe Lucas, look et bagout inimitables, ne cache pas son plaisir d’avoir accueilli, à Martigues, le nageur genevois Jérémy Desplanches.

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Jérémy Desplanches

C’est la première fois que Philippe Lucas (58 ans), le plus célèbre coach tricolore, accueille un nageur suisse dans son groupe. Il apprend à le connaître, le scrute, le protège. Pour cette photo, prise vers 16 heures le 5 janvier entre deux rafales d’un mistral tétanisant, il a refusé tout net que Jérémy Desplanches pose torse nu.

GABRIEL MONNET

«Quand il parle peu le matin, c’est mauvais signe.» Depuis plus de trois mois qu’il travaille avec lui, Jérémy Desplanches a appris à déchiffrer Philippe Lucas. Une chance, parce que, ce matin, le plus célèbre coach de la natation française est d’humeur loquace. Souriant dans son module d’échauffement, où il est toujours le premier à arriver, il commence par demander si on le connaît en Suisse. Fausse modestie? Il esquive: «Ce n’est pas ça, mais comme je n’ai jamais eu de nageur suisse, je n’en sais rien. Les Italiens me connaissent parce que j’ai eu «Fede» (Federica Pellegrini, ndlr). La Suisse, c’est nouveau…» D’accord.

Il tient ensuite à préciser que l’arrivée du Genevois Jérémy Desplanches dans son groupe est le résultat d’«une démarche personnelle» dans laquelle, à son sens, Charlotte Bonnet a joué un rôle clé. «Si Charlotte n’avait pas décidé de venir ici, je ne pense pas qu’il serait venu», soutient-il, ajoutant qu’il n’était pas dans une démarche de recrutement.

Reste qu’on n’accueille pas chaque automne un médaillé olympique, vice-champion d’Europe de surcroît. «Je suis très content qu’il soit venu, parce que c’est un garçon qui a un palmarès. Il est professionnel et très compétiteur. C’est un garçon d’une politesse et d’une éducation exemplaires. C’est rare. Jéjé analyse beaucoup. Certains mecs, il faut leur répéter 15 fois les choses parce qu’ils ont raté l’école en CM2 et qu’ils n’ont rien dans le citron! Jéjé sait ce qu’il doit améliorer pour nager plus vite. Il a encore une marge de progression. A Nice, il a acquis les bonnes bases. Il faut maintenant trouver le petit plus pour que ça aille encore plus vite, mais c’est un plaisir de l’entraîner.»

Philippe Lucas

«Jéjé sait ce qu’il doit améliorer pour nager plus vite», Philippe Lucas, Coach légendaire.

GABRIEL MONNET

Pas de jeu de mots bancal sur la prétendue lenteur des Suisses. Pour Philippe Lucas, les secteurs où le Genevois peut encore progresser sont identifiés: «Il peut gagner sur les coulés, sur son dernier 50 mètres en crawl, ainsi qu’en dos où il reste des choses à exploiter. Quand vous obtenez une médaille aux Jeux, ça vous enlève un poids. Ce qu’il a fait est fait. Maintenant, c’est du plus. Jéjé est toujours dans la recherche de quelque chose.»

Le coach tricolore apprécie le comportement du nageur suisse à l’entraînement. «Jéjé est un leader. Il chambre facilement. Il a de l’humour. C’est bien. (Baissant la voix.) C’est surtout quelqu’un de très intelligent. Si, au moment de franchir des paliers, de gratter des dixièmes, des centièmes, vous n’avez pas cette faculté d’analyse pour progresser, vous êtes limité. Le talent, à un moment donné, ça ne suffit plus.»

On le sait, Philippe Lucas a beaucoup d’affection pour Charlotte Bonnet, qu’il a sortie d’un tourbillon négatif et relancée. La relation de couple qu’entretient la Niçoise avec le Genevois pourrait-elle nuire au travail du groupe Lucas? Il dément, fermement. Ce qui n’empêche pas Lucas de faire du Lucas: «Bon, c’est sûr que si vous tombez sur une connasse ou un connard, c’est pas pareil… Mais là, ce n’est pas le cas. Ce sont deux adorables personnes.»

Par Blaise Calame publié le 28 janvier 2022 - 14:37