«Ça vaut plus que ça, merde!» Lancé sur un ton digne de «Cauchemar en cuisine», sa célèbre émission culinaire sur M6, l’éclat de rire en plus, Philippe Etchebest provoque le public lorsqu’un de ses guitaristes annonce qu’il a grandi à Saint-Luc, dans le val d’Anniviers et que, selon lui, l’info ne reçoit pas les vivats qu’elle mérite. Ou «C’est qui le patron?» hurlé alors que le morceau suivant tarde à démarrer. Qu’il soit derrière une batterie de cuisine ou de musique, le célèbre chef fait l’unanimité. Au gré de ses rencontres et des amitiés, il a créé son «gang» en 2017. Un groupe de rock spécialisé dans les reprises des grands standards, Queen, Rage Against the Machine, Led Zeppelin, Pink Floyd, Trust, etc. Un répertoire de haut vol interprété avec maestria par un groupe très pro qui a mis le feu à la coquette salle du Pont Rouge, à Monthey, vendredi dernier. Entre un concert à Bordeaux la veille et à Paris le lendemain, interview de son batteur, en collaboration avec la radio RedLine.
- Comment avez-vous passé d’une batterie à l’autre?
- Philippe Etchebest: De la manière la plus naturelle possible. La batterie est un instrument qui me correspond parfaitement. C’est très physique, exactement le genre de défouloir dont j’ai besoin. J’aurais aimé savoir jouer de la guitare mais le sens du rythme m’a attiré vers la batterie. J’adore.
- Vous vous entraînez dans votre garage?
- Bien sûr. Très régulièrement. Pas dans mon garage mais dans le local de répétition que j’ai aménagé chez moi.
- Vous jouez des reprises célèbres. Quand on est quelqu’un de connu, on doit vous attendre au tournant, non?
- Exact! Les gens se demandent ce que je fais là puisque je suis d’abord cuisinier. La musique n’est qu’un hobby pour moi, un plaisir qui me fait du bien. Elle me permet de décompresser, de penser à autre chose que la cuisine. Cela étant, je sais que les gens viennent voir le chef Etchebest. Alors, bien sûr, c’est risqué de faire des reprises de gros standards du rock, car le moindre canard s’entend. C’est ce qui nous pousse à être performants. En toute modestie, les retours que nous avons se résument souvent à cette phrase: «On ne s’y attendait pas, c’est une belle surprise!»
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- Comment le groupe s’est-il construit?
- C’est parti d’un bœuf, en fait. Avec quelques potes musiciens, on s’est dit: «On va s’amuser, déconner.» Et d’une petite répète ça a fini au Hellfest. Ce qui n’était pas du tout prévu au départ.
- Quand on a Philippe Etchebest à la batterie, c’est plus facile pour la notoriété...
- Chef & The Gang, ce n’est pas moi. On est un groupe. Bien sûr, au départ les gens viennent voir la bête, il ne faut pas se mentir. Mais ils repartent en disant qu’on est un putain de super groupe, qui joue de la vraie musique et qui permet aux gens de s’éclater. On est au début d’une aventure, pour l’instant nous ne sommes pas plus connus que ça. On fait quelques concerts mais on a tous des métiers, c’est compliqué parfois.
- En même temps, vous faites une bonne action en soutenant une association...
- Oui. Nous soutenons les Pompiers solidaires, une organisation humanitaire dont je suis le parrain depuis douze ans. Nous lui reversons nos petits bénéfices des concerts à la fin de chaque année.
- Vous êtes pompier vous-même?
- Moi, non mais mon épouse est pompier solidaire active. En fait, quand vous commencez à être un peu connu, beaucoup d’associations vous sollicitent. Quand j’ai commencé à la télé, on a choisi de se tourner vers cette petite association qui n’était pas connue et avait besoin d’aide. J’aime beaucoup le métier de pompier et les missions que ceux-ci remplissent.
- Qui est le plus «pécho» au sein du groupe?
- (Gros rire.) Les plus beaux sont devant, les gratteux, le chanteur, et les moins beaux derrière, en retrait. Au-delà du gag, on est d’abord là pour faire de la musique.
- Etre derrière, en retrait, campé derrière la batterie et pas sous le feu des projecteurs, vous aimez?
- Holà! Il ne faudrait pas oublier que le batteur et le bassiste font la structure du groupe! Je rigole... Nous sommes tellement unis et tous importants au sein du groupe que je ne me pose pas ce genre de question.
- Quel rapport entretenez-vous avec la Suisse?
- J’ai déjà réalisé deux «road trips» à moto en Suisse. J’ai beaucoup aimé la région de la Gruyère notamment. Je suis un grand amateur de fondue et de montres. Je suis ami de la marque TAG Heuer. J’adore le fromage aussi. La condition de pouvoir manger une fondue faisait d’ailleurs partie des conditions pour venir jouer ici.
- Vous connaissez la recette?
- Bien sûr. Vous frottez le poêlon avec de l’ail. Vous ajoutez votre fromage suisse, du kirsch, du poivre, du vin blanc, vous brassez à feu doux avec une spatule en bois et ensuite, vous vous régalez!