L’année 2022 a été difficile: les conséquences économiques de la pandémie, la pénurie de ressources et les problèmes de livraison, la guerre aux portes de l’Europe et l’excès d’argent sur le marché dû à l’assouplissement de la politique monétaire ont alimenté les tendances inflationnistes. La crainte d’une récession s’est propagée. L’Etat et l’économie ont été confrontés à des défis. D’une part, la Banque nationale suisse a dû lutter contre l’inflation et augmenter les taux directeurs. D’autre part, les politiques ont dû trouver des solutions pour la crise énergétique qui se profilait, sans créer davantage de dettes. Depuis la fin de la crise financière en 2009, les bourses ont prospéré grâce à des taux d’intérêt bas et à des bénéfices record. Les fortes pertes dans la quasi-totalité des catégories de placement et le crash des actions technologiques et des cryptomonnaies ont mis un terme en 2022 à cette fastueuse période de l’argent bon marché.
Nous estimons que l’inflation, la hausse des intérêts qui en découle et un ralentissement conjoncturel marqueront également le premier semestre 2023, avec des marchés financiers difficiles – en particulier les marchés des actions. Il y a toutefois une bonne nouvelle pour les investisseurs: les corrections de cours de 2022 continueront de générer des perspectives de rendement. En outre, pour les placements à taux fixes, les rendements à long terme qui peuvent être escomptés sont plus élevés qu’il y a un an. La situation devrait donc se détendre au cours de l’année. Si la récente dépréciation du dollar se poursuit, 2023 sera avant tout une bonne année pour les placements dans les pays émergents.
La clé d’une stratégie de placement réussie repose sur plusieurs facteurs: la diversification des risques, soit ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier; être clair avec l’horizon de placement; et estimer objectivement sa propension au risque et sa capacité à gérer ce dernier. Nous conseillons donc à l’ensemble des investisseurs de commencer par un état des lieux et de penser pour cela à un entretien individuel.
Avec 1000 francs, je fais quoi ? Les conseils de Philipp Merkt
170 francs en obligations suisses
Cette catégorie de placement sert en premier lieu à stabiliser le portefeuille en obtenant un rendement stable qui puisse progressivement atteindre près de 2% à l’échéance. Nous recommandons d’investir une part plus importante dans les obligations suisses afin d’éviter le risque de change.
60 francs en obligations des pays émergents
Les obligations des pays émergents offrent des opportunités de rendement appréciables pour des risques qui, à long terme, sont rémunérés au-dessus de la moyenne. Ici aussi, nous recommandons de couvrir le risque de change.
190 francs en actions monde
Pour la diversification globale, nous recommandons en outre des placements dans les régions suivantes: Etats-Unis (10%), zone euro (5%), Grande-Bretagne (2%) et Japon (2%). Pour profiter de manière ciblée des opportunités tactiques, nous recommandons de les mettre en œuvre avec des instruments couvrant spécifiquement chaque région.
70 francs dans un fonds immobilier suisse
Les fonds immobiliers suisses présentent également un rapport rendement/risque historiquement excellent et constituent une alternative attrayante aux obligations classiques dans le portefeuille, en particulier en période d’inflation. Actuellement, les agios, c’est-à-dire les primes négociées par rapport à la valeur des biens immobiliers (valeur nette d’inventaire), sont à un niveau historiquement bas et représentent donc une bonne opportunité pour entrer sur le marché.
50 francs dans le marché monétaire
Il est recommandé de conserver une certaine part de liquidités dans le portefeuille afin de pouvoir réagir de manière flexible aux opportunités. En outre, les placements sur le marché monétaire offrent également des rendements attrayants, actuellement d’environ 1%, avec des risques de fluctuation des taux d’intérêt peu élevés. Le marché monétaire permet d’investir dans des placements à court terme, avec une échéance allant jusqu’à 12 mois, tels que les fonds monétaires ou les dépôts à terme.
>> Lire aussi: Roland Bron: «Les perspectives se sont améliorées pour les actions et les obligations»
100 francs en obligations monde
Les obligations monde permettent une meilleure diversification de la part à revenu fixe. Nous recommandons aux investisseuses et aux investisseurs suisses de couvrir le risque de change par rapport au franc suisse.
230 francs en actions suisses
Les personnes qui investissent en francs suisses ont tout intérêt à accorder une place importante au marché national dans la part en actions du portefeuille, car les actions suisses séduisent par leurs caractéristiques défensives et leur rapport rendement/risque historiquement excellent.
80 francs en actions des pays émergents
Les pays émergents contribuent de manière significative à la performance économique mondiale et une grande partie de la croissance économique provient de ces régions. C’est pourquoi nous attribuons également un rôle important aux pays émergents dans le portefeuille et recommandons une part diversifiée dans ces actions.
50 francs en or
L’or s’est toujours révélé un précieux stabilisateur, en particulier en période de crise. De plus, le métal précieux protège de l’inflation et offre des avantages de diversification essentiels dans le portefeuille en raison de la faible corrélation tendancielle des risques (c’est-à-dire que le cours de l’or n’évolue pas toujours au même rythme que les cours des autres placements).