Sur son fauteuil roulant, Naomé Schenk a accroché un sac Saint Laurent, un peu comme un symbole, peut-être un étendard. Elle ne s’embarrasse pas des obstacles, jamais. Atteinte d’une forme rare de myopathie, le syndrome d’Ulrich, elle n’a jamais pensé que cela l’empêcherait de vivre sa vie. «Depuis petite, j’ai toujours vu grand, sourit-elle, même si je ne savais pas trop comment.»
Elle avait 17 ans quand un stage dans un magazine romand lui a permis de rencontrer des entrepreneuses, dont Xenia Tchoumitcheva. «En les voyant, je me suis dit que je n’avais pas besoin d’attendre. J’ai quitté mes études en art et je me suis lancée dans le marketing, la communication; en 2020, j’ai décroché un master.» La chaise roulante? «Elle m’a avantagée d’un côté. On me remarque, on se rappelle de moi.» L’expérience de gérer le groupe d’auxiliaires de vie qui s’occupent d’elle au quotidien lui a aussi servi. Elle n’a pas hésité à choisir le domaine qui lui plaisait, le luxe, elle qui a «toujours aimé les belles choses». Elle a ainsi d’abord créé une ligne de t-shirts «Swiss made», reversant les bénéfices à des œuvres caritatives.
>> Lire aussi: Xenia Tchoumi, l'influenceuse aux pensées positives
Son projet actuel, NGOLD Gstaad, est né il y a deux ans. Des cristaux dans des bouteilles d’eau en verre, durables, réutilisables. Pareil avec des pailles, elles aussi en verre. De l’améthyste à l’obsidienne noire en passant par le quartz rose, fumé ou transparent, chaque pierre a ses vertus, ses couleurs. Naomé Schenk se les procure principalement au Brésil, au Mexique, à Madagascar. Si jusqu’ici tout se passait en ligne, elle commence une collaboration avec le groupe hôtelier Ultima Collection, qui lui permet de présenter ses objets à Gstaad. Elle aime la création, définit les stratégies, travaille avec des indépendants.
Comme toujours, elle voit loin. «J’ai des commandes de partout, on a axé nos produits ainsi. Pour moi, ma marque va être dans le monde entier; je vais développer une gamme autour des bienfaits des pierres. Ce n’est que le début.» Brigitte et Emmanuel Macron, rencontrés au culot au Beau-Rivage de Lausanne en 2017, sont bien d’accord.