Etre à son compte, Julien Borloz en a longtemps rêvé. C’est désormais chose faite. Après des études de psychologie à l’Université de Lausanne, celui qui avait tenté le concours de l’ECAL pour devenir graphiste officie en tant que psychologue au recrutement de l’armée, avant de cumuler les temps partiels au sein de plusieurs structures comme l’association Fleur de pavé ou la Fondation du Levant. Les journées sont longues, parfois harassantes, mais ce n’est pas assez pour détourner le jeune homme de son projet.
En 2016, il commence un blog où il publie régulièrement des articles et propose ses services en tant que psychologue, hypnothérapeute et coach. Il prend également le train des réseaux sociaux en marche et publie du contenu «psycho» sur Instagram et TikTok. «Les gens ont commencé à me lire et à me suivre, mais ça ne débouchait presque jamais sur une prise de rendez-vous. Les trois premières années, j’ai dû avoir une trentaine de consultations. Ce n’était bien entendu pas suffisant pour en vivre, alors j’ai continué à travailler à temps plein tout en essayant de lancer mon affaire. Même quand mon entourage me disait que je n’allais pas y arriver, j’ai essayé de garder espoir et je me suis accroché. Faire partie de cercles d’entrepreneurs et parler à des personnes qui arrivaient à en vivre, ça m’a beaucoup aidé.»
Petit à petit, le mélange prend et les demandes de rendez-vous se multiplient. Julien quitte alors ses emplois un par un et devient psychologue indépendant à temps plein en avril 2020. Pile au bon moment? Pas vraiment: «A peine installé, j’ai perdu deux tiers de mes patients, qui n’étaient pas à l’aise avec les consultations en visio et pensaient que tout ça allait passer rapidement. J’ai eu un sacré coup de chaud, mais la situation s’est rapidement améliorée, si j’ose dire.»
En septembre 2021, Julien crée le podcast «Mon psy part en live». Chaque semaine, il diffuse un épisode d’une vingtaine de minutes sur des sujets touchant à la psychologie et au développement personnel. La voix de Julien est posée et ses propos toujours empreints de bienveillance. Depuis un an, son podcast rencontre un joli succès. Au milieu de cette vie professionnelle bien remplie, a-t-il encore parfois un peu de temps pour lui? «Pendant des années, je n’ai pas arrêté, au point d’avoir un ennui de santé. C’est mon corps qui m’a remis à l’ordre. Depuis deux ans, j’ai opéré un certain nombre de changements dans le but de remettre mon équilibre de vie au centre de mes préoccupations. Récemment, j’ai par exemple recruté une personne à qui je pourrais déléguer certaines tâches relatives à la création de contenu.»
Par le biais de ses consultations, de ses posts sur les réseaux sociaux ou encore de son podcast, Julien fait partie de cette jeune génération de thérapeutes qui souhaitent engager la conversation autour de la santé mentale et faire découvrir leur spécialité, parfois mal connue: «Il est fini le temps où on faisait quinze ans de psychanalyse. Aujourd’hui, la plupart des thérapies sont courtes et permettent de retrouver rapidement une bonne qualité de vie.»
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