Il y a quelques années, le TCS (et son million et demi de membres) et les militants de la bicyclette n’étaient d’accord sur rien. Cet antagonisme et ces divergences refont certes surface à intervalles réguliers. Mais l’essor massif et foudroyant du vélo électrique ces dix dernières années, parallèlement au bon maintien de la bicyclette conventionnelle, a modifié les équilibres. La puissance et l’endurance des e-bikes font de ce deux-roues un acteur incontournable de la circulation routière, notamment dans le trafic pendulaire.
Même si elle demeure encore le moyen de transport individuel dominant, la voiture, électrique ou thermique, doit donc faire un peu de place à la mobilité douce. Mais sachant qu’un déplacement en voiture sur deux fait moins de 5 kilomètres, les Helvètes sont toujours plus nombreux à estimer qu’une micro-mobilité facilitée est nécessaire. Au lieu d’opposer les différents moyens de transport, il est temps de les réconcilier en rationalisant leur usage respectif. Et c’est ainsi que le TCS prodigue de plus en plus de conseils et de services aux cyclistes. «Mais c’est assez logique d’un point de vue historique vu que le TCS a été fondé en 1896 à Genève par des cyclistes!» rappelle Massimo Gonnella, porte-parole du TCS.
1. Les conseils basiques du TCS à celles et ceux qui pensent passer au vélo électrique
Comme pour l’acquisition de n’importe quel véhicule, il faut définir précisément certaines choses. Pour l’achat d’un vélo électrique, il y a en a trois. La première question, c’est de choisir entre un vélo électrique avec une assistance limitée à 25 km/h et un vélo avec une assistance à 45 km/h. Les premiers sont considérés dans la loi comme des vélos classiques, les seconds comme des cyclomoteurs. Cela implique donc des obligations différentes, notamment au niveau du permis, du casque, de l’immatriculation, etc. Pour faciliter son choix entre ces deux grands types, il faut se rappeler que pour un usage principalement urbain, un 25 km/h suffira. Car, en ville, des arrêts fréquents (feux rouges, passages pour piétons, etc.) ralentissent les trajets. Les modèles 45 km/h n’ont un intérêt que si les trajets réguliers comportent de grands tronçons très roulants. Le troisième point très important consiste à prendre en compte les lieux où on gare son vélo. Si, à son domicile, faute de place équipée ou de garage, on est obligé de sécuriser son vélo dans son appartement au quatrième étage sans ascenseur, alors le poids de l’engin sera un facteur très important. Signalons aussi un excellent dossier à disposition sur le site du TCS (www.tcs.ch).
2. Par quoi ou qui se faire conseiller dans le choix du vélo?
Le TCS propose des tests comparatifs de vélos et d’équipements, des tests indépendants et publiés dans son journal et sur son site internet. «Nos tests sont effectués par nos experts de manière totalement neutre», précise Massimo Gonnella. Le dernier en date est un test 2024 de huit vélos de ville électriques à bas prix (entre 1150 et 2300 francs). Massimo Gonnella souligne le risque consistant à acquérir un vélo sur internet en ne tenant compte que du prix. Le vélo ainsi acquis peut ne pas être aux normes suisses mais aux normes européennes. Or, en cas de contrôle de la police, le propriétaire du véhicule pourrait être amendé. Pire, le risque de confiscation du véhicule n’est pas exclu. Le porte-parole du TCS rappelle aussi que les assurances accidents et responsabilité civile peuvent réduire leurs prestations en cas de non-conformité du véhicule.
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3. S’assurer face au fléau du vol
On peut bien sûr réduire le risque de se faire voler son vélo électrique en s’équipant de systèmes antivol de qualité. Le TCS vient d’ailleurs de publier un test à ce sujet qui démontre de manière générale que les systèmes les plus massifs sont généralement les plus efficaces. Mais face à ce fléau généralisé, pour ne pas dire organisé à échelle industrielle, une bonne assurance vol permet de récupérer l’entier de la mise, alors que l’assurance ménage ne garantit qu’un dédommagement partiel. Le TCS propose de telles assurances vol.
4. Réinventer le réseau de pistes cyclables
Pour que la proportion de la mobilité cycliste augmente et soulage ainsi la route tout en réduisant les émissions polluantes, la planification du trafic routier doit prendre en compte les besoins des cyclistes. La loi fédérale sur les voies cyclables, entrée en vigueur le 1er janvier 2023, demande aux cantons de planifier un réseau de pistes cyclables d’ici à fin 2027 et de concrétiser ces projets d’ici au 31 décembre 2042. Un tel réseau, avec ses avantages en termes de sécurité et de fluidité, manque encore cruellement à l’échelle nationale. Certaines villes ont été proactives, principalement Berne. Mais la Suisse a globalement pris du retard. Tous les acteurs de la mobilité sont sollicités pour faire progresser cet énorme chantier, dont le coût se chiffrera certainement en milliards de francs. Les projets et les choix généraux sont plus ou moins ambitieux, plus ou moins révolutionnaires, pour parvenir à cet avenir radieux de l’an 2042. Ce qui promet des débats vifs et des arbitrages délicats ces prochaines années.
>> Infos utiles sur le vélo électrique sur les sites www.tcs.ch et www.ate.ch. Sur le site de l’ATE, un excellent dossier datant de 2023 et intitulé «La sécurité commence à l’achat. Guide pour l’achat d’un vélo électrique» peut être téléchargé sous forme d’un fichier PDF.
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