Martina Hingis est décidément une super championne pas comme les autres. Dans sa carrière sportive comme dans sa vie privée. On pensait pourtant, en regardant son compte Instagram (et celui de son mari), qu’elle était désormais une épouse et maman comblée. L’annonce de sa séparation la semaine passée a pris tout le monde de court.
Martina Hingis avait réinventé son sport au milieu des années 1990 avec un toucher de balle hallucinant et des éclairs de génie sans équivalent dans l’histoire du tennis féminin. Elle reste aussi la plus jeune gagnante d’un tournoi du Grand Chelem: elle n’avait que 16 ans, 3 mois et 26 jours quand elle a balayé (6-2 6-2) Mary Pierce en finale de l’Open d’Australie à Melbourne en 1997. Sa carrière semblait vouée à de longues années d’hégémonie, après l’ère Graf. Mais cette trajectoire sera perturbée par des blessures et divers couacs hors du commun, comme la fameuse finale de 1999 à Roland-Garros contre Steffi Graf, que la Suissesse aurait pu gagner si elle n’avait pas complètement perdu ses nerfs, ou comme un test positif à la cocaïne quelques années plus tard.
Hors des courts, cette enfant prodige (elle avait participé à ses premiers tournois dès l’âge de 5 ans) était encore plus difficile à cerner derrière le rempart permanent de son sourire éclatant. Avait-elle une vie en dehors du tennis et de son petit clan? Qui était vraiment cette grande adolescente dont l’enfance avait été rythmée par des millions de coups de raquette? On prêtait en tout cas à la «princesse de Trübbach» devenue majeure des liaisons successives avec les tennismans Julián Alonso, Ivo Heuberger, Magnus Norman et le golfeur espagnol Sergio García. A 26 ans, elle semblait avoir trouvé le bon compagnon en se fiançant à Radek Stepanek. Mais le joueur tchèque avait renoncé à l’épouser l’année suivante. Trois ans plus tard, le cavalier Thibault Hutin lui passe la bague au doigt. Mais en 2013, nouvel épisode incongru dans le clan Hingis, le Français alerte la police suisse pour se plaindre de maltraitance de la part de la belle-famille. Le divorce suivra rapidement. C’est comme s’il manquait un arbitre de chaise dans le destin privé de Martina.
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En juillet 2018, deux ans après sa retraite sportive, la joueuse épouse le médecin sportif zougois Harald Leemann, d’une année son aîné. L’année suivante, le couple annonce la venue au monde de la petite Lia. Ce bonheur familial est régulièrement affiché sur les réseaux sociaux par les deux époux. En avril dernier, le trio partageait encore ses petites et banales escapades sur Instagram. La championne avait décidément trouvé un équilibre bien mérité, après les turbulences dues en partie à une célébrité mondiale excessivement précoce.
Mais vendredi dernier, l’annonce par la «Schweizer Illustrierte» est aussi laconique que brutale: «Notre mariage ne peut plus être sauvé. C’est regrettable et triste», reconnaît Martina, qui a quitté le domicile conjugal zougois pour emménager dans le canton de Schwytz, tout près, bien sûr, de sa maman, Melanie. C’est comme si le même schéma se répétait, mais cette fois, dans un contexte moins conflictuel que lors du cauchemardesque divorce précédent, même si les deux parties ont mandaté des avocats, ce qui semble écarter le scénario d’une séparation à l’amiable. «Nous nous sommes éloignés, a précisé la championne au magazine alémanique. Nous avons des objectifs distincts dans la vie.» Les longs mois de pandémie, une lourde chute de Harry, les voyages de représentation de la championne, tout cela aurait contribué à distendre les liens. Le médecin zougois, lui, refuse de commenter et aspire à un maximum de discrétion.
Les deux futurs ex-époux semblent en tout cas d’accord sur un point essentiel, comme le précise Martina: «Harry est et reste le père de ma fille. Nous partagerons nos responsabilités vis-à-vis de Lia et ferons tout pour qu’elle aille bien.»