«Upcycling». Comprenez «recyclage par le haut». Comme son nom ne l’indique pas, le concept est né en Allemagne au début des années 1990 de l’exaspération d’un ingénieur qui ne supportait plus de voir les déchets être systématiquement détruits. Une pratique qu’on pourrait fort bien attribuer à nos arrière-grands-mères, souvent contraintes de faire du neuf avec du vieux dans le domaine vestimentaire, faute d’argent.
C’est d’ailleurs de cette précarité qu’est née la vocation de Marie-Josée Seidler-Clivaz, Ajoulote d’origine mais Valaisanne d’adoption. «Enfant, j’aimais déjà les jolis habits. Comme Maman ne pouvait en acheter qu’à la Foire de Porrentruy, j’ai commencé à en créer moi-même à partir de vêtements récupérés chez mes tantes et ma grand-mère maternelle, qui était très coquette. J’avais une douzaine d’années.» Des créations empiriques d’abord, avant qu’elle se forme aux techniques de la coupe et de la confection à l’école de maîtresse ménagère.
De fil en aiguille, ce principe de nécessité va devenir un hobby puis une véritable passion. Jusqu’à créer un atelier de couture consacré à ce que Marie-Josée perçoit plus comme un art de vivre qu’une simple tendance. Là-haut, dans son village de Saint-Martin, perché au sommet du val d’Hérens, elle crée à partir d’un concept aussi original que surprenant. «Au lieu de commencer par dessiner un patron avant d’acheter le matériel, je fais l’inverse. J’achète d’abord des lots de tissus d’ameublement, de décoration d’intérieur, des rideaux ou encore des jeans de deuxième main, puis je me dis: «Qu’est-ce que je peux faire avec ce que j’ai?»
De sa réflexion sortent des robes, des pantalons, des blouses, des pulls, des vestes et même des kimonos d’un chic absolu. Mais pas que. Des sacs à main et des pochettes, aussi. Des pièces uniques en général, précise la sexagénaire, qui puise son inspiration dans le style traditionnel japonais depuis quelques années. «J’ai appris les techniques du «sashiko» pour la broderie et de l’origami pour le pliage», confie celle qui adore recycler ses propres habits. N’est-on pas jamais mieux servi que par soi-même?
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