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Tom, 4 ans, est assis dans un coin du bac à sable, tout triste. Se fiant au conseil de sa maman, il a gentiment demandé à Billy et Ben, les enfants des voisins, s’il pouvait jouer avec eux. Or, du coup, ceux-ci ont filé dans un autre coin du bac. Cette réaction fait ruminer Tom. Pourquoi ne le laissent-ils pas jouer avec eux? A-t-il demandé trop timidement? Est-ce qu’ils le trouvent bête? Et pourquoi est-il bête? Doit-il redemander? Il lui vient alors une idée: «Peut-être me laisseront-ils jouer avec eux si je leur montre ma nouvelle pelleteuse?» Le fait est que le nouveau jouet à remorque accroît ses chances: peu après, ils sont trois à pelleter à qui mieux mieux.
Ce que Tom vient d’expérimenter se produit presque tous les jours parmi les enfants. Mais il y a toujours des situations sans solution. Pour les parents, c’est souvent un crève-cœur. Ils aimeraient que leurs enfants trouvent des copains pour jouer, rigoler, se raconter des histoires, cogiter des blagues et partager des secrets.
Les amitiés d’enfance sont essentielles
«Aussi longtemps que l’enfant donne le sentiment d’être satisfait et ne se plaint pas, les parents ne doivent pas se faire de souci», professe l’expert en éducation Jan-Uwe Rogge. Car il existe aussi des enfants qui se suffisent à eux-mêmes et préfèrent jouer seuls. Cela ne devient problématique que si un enfant souffre de sa solitude.
Parmi les psychologues du développement, on tombe d’accord sur le fait que les amitiés entre enfants sont très importantes. Elles constituent un terrain d’expérimentation idéal pour développer les compétences sociales. Même pour les très petits, il est utile de se trouver parmi des enfants du même âge, peu importe qu’ils jouent ensemble ou l’un à côté de l’autre: ils s’examinent, s’observent de près, agissent, réagissent et développent de premières aptitudes sociales.
Les amitiés d’enfance durables ne se développent que dès 4 ans environ. A cet âge-là, les enfants utilisent avec emphase le mot «ami». Ils traitent d’ami tout enfant qui leur est sympathique, qui est en plus disponible et avec lequel ils ne viennent pas de se disputer. A cet âge, le sexe ne joue guère de rôle.
Les enfants cherchent des alliés
Du jeu à la dispute, il n’y a souvent qu’un pas. Et c’est très bien comme ça. Dans un perpétuel chassé-croisé entre «à moi», «à toi» et «c’est qui qui a commencé?», les gamins acquièrent des aptitudes sociales. Ce n’est qu’à l’âge de l’école primaire que les enfants se mettent en quête d’alliés pour s’assurer une place dans un groupe. Or, là aussi, il se peut que le meilleur ami de demain soit un autre qu’aujourd’hui.
De manière générale, les enfants veulent faire partie d’un groupe. Mais que se passe-t-il si, en dépit de tous ses efforts, un enfant ne trouve pas d’amis? Les causes peuvent être multiples. Des détails superficiels tels que des caractéristiques physiques, un handicap, l’habillement et le statut social y contribuent. Cependant, il ne faut pas surestimer de tels indices. Le comportement est beaucoup plus déterminant. Des enfants trop craintifs ou trop mous sont plus facilement exclus que ceux qui sont sûrs d’eux, actifs. Les enfants exclus ont souvent le sentiment que les autres ne les aiment pas parce qu’ils ont une tare. Ils ont besoin de beaucoup de soutien de la part des parents pour renforcer leur assurance et leur confiance en soi.