Slalom spécial, slalom géant, super-G, combiné, Loïc Meillard s’affiche comme un champion aux talents variés et un formidable adversaire à l’aube de sa première apparition sur les neiges de Pékin. Il s’y affiche partout comme un sérieux outsider.
Il découvre le ski dès l’âge de 2 ans. Loin de la compétition, c’est d’abord par pur plaisir que «ce Valaisan originaire de Neuchâtel», comme il préfère qu’on l’appelle, s’adonne à sa passion de la glisse. D’abord réticent à l’idée de concourir, il s’inscrit finalement au ski-club Hérémencia (VS) et découvre la compétition, pour ne plus en sortir. «C’est depuis là que j’ai cette envie de pousser mes limites sur les skis et de toujours progresser, afin d’arriver au meilleur niveau!»
D’abord installée à Bôle (NE), la famille Meillard, avec Loïc et sa sœur Mélanie, doit pourtant longtemps effectuer le trajet entre Neuchâtel et le Valais afin d’aller skier. Le jeune skieur a 12 ans en 2008 quand ses parents proposent de déménager à Hérémence, afin de faciliter la vie des deux enfants, entre le ski et l’école. Une décision fondatrice. Ils affirment encore aujourd’hui que cette décision les a définitivement aidés à parvenir où ils en sont maintenant.
Après l’école, Loïc entame un apprentissage d’employé de commerce en banque tout en disputant des courses FIS. Il intègre les cadres de Swiss-Ski et termine son apprentissage en parallèle des courses en Coupe d’Europe, qu’il découvre en janvier 2014. Il prend son premier départ en Coupe du monde en 2015, à 18 ans. La même année, aux Mondiaux juniors, il remporte la bagatelle de trois médailles: bronze en super-G, argent en géant et or en combiné, avant de répéter cette performance deux ans plus tard, cette fois-ci avec deux médailles d’or, en géant et en combiné. La marque d’une très grande polyvalence. Ce passionné de photographie admet même aujourd’hui que ce «jongle» entre les disciplines lui a été bénéfique mentalement.
En 2018, en l’espace de vingt-quatre heures, il grimpe sur ses deux premiers podiums en Coupe du monde, à Saalbach (Autriche), glanant deux deuxièmes places. Il décroche sa première victoire en Coupe du monde en 2020, au géant de Chamonix, devant son compatriote Thomas Tumler. L’année d’après, il repart des Mondiaux de Cortina avec deux médailles de bronze, en combiné puis en parallèle.
Cette saison, régulièrement classé dans le top 10, il a terminé les quatre derniers slaloms parmi les huit meilleurs. Il ne manque en réalité qu’un podium au skieur d’Hérémence. Ce jeudi 10 février, il prend le départ de sa première quête olympique, avec le combiné. Le slalom et le géant l’attendent ensuite. Sûr que, dans le portillon de départ, il aura une pensée pour sa sœur Mélanie, longtemps blessée et qui n’a pas pu prendre part à l’aventure olympique cette année.