Le Musée des beaux-arts du Locle présente, dès le 21 mai, une exposition consacrée à des textiles très spéciaux, plus précisément les parures et costumes confectionnés par des artistes d’art brut. Rappelons que ce concept d’art brut a été théorisé par le peintre français Jean Dubuffet. Il regroupe «des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, n’a peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout de leur propre fond et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode». Les visiteurs pourront vérifier et apprécier cette folle liberté face, par exemple, au costume confectionné par Giuseppe Versino (1882-1963), patient d’un hôpital psychiatrique turinois, à l’aide de serpillières effilochées.
Autre pièce notable: un manteau recouvert de broderies représentant des femmes nues et lascives, un manteau confectionné par Helga Goetze (1922-2008), qui se rendait devant l’église berlinoise Gedächtniskirche ainsi vêtue pour revendiquer haut et fort la libération de la femme et le plaisir charnel. Tout aussi déroutant, des soutiens-gorges, culottes et… protège-pénis tricotés et crochetés par le Danois Kenneth Rasmussen (1972) et présentés pour la première fois en Suisse.
>> Découvrez l'exposition «Parures d’art brut»: jusqu’au 25 septembre, Musée des beaux-arts, rue Marie-Anne-Calame 6, Le Locle, www.mbal.ch.